UNIVERSITÉ DE SÉGOU : Commémoration de la Journée de l’Aménagement du Territoire
Dans le cadre de la Commémoration de la Journée de l’Aménagement du Territoire, l’association des étudiants de cette filière a organisé, ce samedi 16 septembre 2023 à l’Université de Ségou, une conférence débats sur le thème : << Aménagement du Territoire, un Puissant Outil de Développement au Service des Collectivités Territoriales >>.
Présidée par le Doyen de la Faculté des Sciences Sociales ( FASSO) , Dr Sounko Sissoko, la journée a enregistré la présence de plusieurs professeurs, amis et sympathisants de l’association des étudiants de la filière Aménagement du Territoire, des étudiants et d’autres acteurs intervenant dans ce domaine .
Dans son discours d’ouverture, Dr Sounko Sissoko a adressé ses vifs remerciements aux organisateurs de cette rencontre, au corps professoral et à l’ensemble des personnes de bonnes volontés qui ont soutenu l’association des étudiants de la filière Aménagement du Territoire pour l’organisation de cette conférence débats. C’est une garantie qui nous fait croire que la relève est assurée. Avec des professeurs chevronnés , en l’occurrence, Dr Traoré ( sociologue) et Dr Doumbia ( géographe ), les étudiants de la filière Aménagement du Territoire de l’Université de Ségou seront désormais mieux outillés pour affronter les défis de l’heure dans le domaine de l’aménagement du territoire, a conclu le Doyen de la Fasso.
La Conférence-débat a été animée par deux éminents professeurs de l’Université de Ségou. Il s’agit notamment du Dr Siaka Doumbia et du Dr Amadou Traoré.
Parlant le premier, Dr Siaka Doumbia, spécialiste en géographie, a salué l’initiative des étudiants, avant de souligner que cette rencontre est très noble puisqu’il s’agit d’une question relative au développement de nos territoires. Selon lui, il n’y a pas de développement sans Aménagement du Territoire. Toutes les disciplines se retrouvent dans l’aménagement du territoire. Si l’historien est le pèlerin de la réalité du passé ( Joseph Ki Zerbo) alors, le spécialiste de l’aménagement du territoire est le pèlerin de la réalité du territoire, a fait savoir le conférencier. L’aménagement du territoire, c’est adapter le territoire aux réalités de l’homme. Il différencie l’homme de l’animal en ce sens que l’homme a colonisé son territoire en fonction de ses visions. C’est pourquoi l’homme est passé du nomadisme au sédentarisme. Selon le conférencier, le thème choisi : << Aménagement du Territoire, un Puissant Outil de Développement au Service des Collectivités Territoriales >>, est si pertinent que d’autres auraient souhaité le porter à la dimension nationale. Pour le spécialiste en géographie, l’aménagement du territoire est un bien commun. Il s’agit de remettre à chacun ce qui lui revient de droit dans ce qui appartient à tous, étant entendu que son objectif principal est d’assurer une répartition équilibrée des ressources, des activités et des hommes dans l’espace, afin de préserver durablement l’ensemble du territoire national comme lieu de vie et d’activité. Le territoire étant caractérisé par sa finitude au point de vue déterminisme alors que la population croit, d’où la nécessité de faire appel aux spécialistes chargés de l’aménagement du territoire pour une meilleure gestion de nos territoires car ces territoires imposent aux hommes la fatalité. L’aménagement du territoire repose sur des outils qui permettent de gérer le territoire avec efficience, intelligence, tout en créant des scénarios. Ces outils de planification mettent l’accent sur l’anticipation des problèmes. Parlant de ces outils, Dr Doumbia souligne qu’ils sont nombreux et varient selon les échelles. Prenant l’exemple sur le schéma d’aménagement du territoire national, il dira que celui-ci fait référence à l’unité nationale et à la cohésion. C’est l’équité spatiale et sociale qui est mise en relief. Selon l’éminent spécialiste des phénomènes localisables, un schéma d’aménagement qui privilégie le développement d’une partie du territoire au détriment d’une autre crée des problèmes au lieu d’être une solution capable de renforcer la cohésion sociale, l’unité nationale, d’où le principe de l’indistinction et celui des particularités.
Donnant une explication à ces deux notions, Dr Doumbia dira que le principe de l’indistinction repose sur le fait que l’État ne doit pas faire une discrimination entre les localités en fonction de leur abondance ou leur faiblesse en richesses naturelles en matière d’implantation des équipements et des infrastructures, tandis que le principe des particularités consiste à valoriser les richesses spécifiquées à chaque région. Il s’agit là de spécialiser les régions dans la production et la transformation des richesses naturelles dont elles disposent.
Pour le cas du Mali, Dr Siaka Doumbia affirme sans détour que notre pauvreté ne s’explique pas du fait que nous sommes un pays béni, parce que traversé par deux fleuves (le Sénégal et le Niger) et d’ajouter que tout est prioritaire chez nous parce que nous avons refusé de travailler. Pour terminer son exposé , compte tenu des impératifs du temps, il a expliqué sommairement certains outils de planification urbaine, dont les schémas directeurs d’urbanisme et les plans d’urbanisme sectoriel, entre autres et de souligner que les villes se développent aussi grâce aux territoires de l’interland. En outre, il a insisté sur le respect de ces outils de planification à toutes les échelles (nationale, régionale, locale et communale).
Quant au 2ème conférencier, Dr Amadou Traoré, il a focalisé son intervention sur les notions d’intercommunalité et de l’interdisciplinarité dans l’aménagement du territoire. Selon lui, le sociologue dira que tout se passe dans la société et le spécialiste en aménagement du territoire affirmera que tout se passe sur un territoire. La sociologie et l’aménagement du territoire sont deux filières qui se complètent. Elles ont un objectif commun, à savoir: le bien être de l’homme. Aujourd’hui, le Mali vit une organisation et une réorganisation de son territoire. L’enjeu est énorme et les objectifs demeurent la satisfaction des besoins fondamentaux de l’ensemble de la population malienne. Imaginez que le Mali passe désormais de 703 à 819 communes. Cela sous-entend qu’on est confronté à beaucoup de défis qui ne pourront être relevés sans le concours des spécialistes de l’aménagement du territoire, nous a fait comprendre le spécialiste en sociologie, Dr Amadou Traoré.
Dans son intervention, le président de l’association des étudiants de la filière Aménagement du Territoire, Loukoumane Koné a parlé du contexte de la création de son association. Selon lui, la question de développement est une préoccupation majeure pour les autorités politiques de notre pays. C’est dans ce cadre que l’État a privilégié une politique de développement endogène axée sur la responsabilisation des acteurs locaux par le biais des collectivités territoriales. Le défi pour ces collectivités repose sur la gestion efficiente des ressources du territoire. Ainsi, l’aménagement du territoire apparaît comme un outil privilégié de développement au service des collectivités territoriales du Mali. Dans le souci donc de répondre aux attentes et à la vulgarisation de la filière Aménagement du Territoire que l’association des étudiants de la filière Aménagement du Territoire à vu le jour.
Du Doyen de la Fasso, Dr Sounko Sissoko, en passant par le Chef du Département de la la filière Aménagement du Territoire, Lamine Boua Coulibaly, du Coordinateur des Masters de la Fasso, Dr Sory Ibrahima Bah, du représentant du parrain, Anessa Kodio, du représentant des maires des communes de Ségou et Sébougou, Soumana Diarra et de la représentante de la marraine, tous ont apprécié l’organisation de cette journée et émis le vœux pour sa pérennisation.
Pour rendre l’utile à l’agréable, le public a eu droit à deux prestations d’artistes à savoir : celles de la slameuse Raby Diarra et du rappeur Adama Guindo, tous deux, étudiants en aménagement du territoire à l’université de Ségou .
Noumballa Camara , Amap San , en déplacement à Ségou