Révision constitutionnelle : La CN-CIEPA plaide pour une prise en compte de l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans la nouvelle constitution
Dans le cadre du programme Right2Grow, la CN-CIEPA mène de plaidoyer pour que l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement soit un droit constitutionnel dans les perspectives de la révision de la constitution de février 1992. A cet effet, une délégation de la CN-CIEPA conduite par son coordinateur, Bouréima Tabalaba, a rencontré le ministre de la refondation, chargé des relations avec les Institutions le mercredi 26 janvier 2022 pour lui remettre le document de plaidoyer de l’organisation.
« C’est bien que l’éduction soit inscrite dans la constitution, c’est bien que la santé soit inscrite dans la constitution, mais c’est encore meilleur que l’accès à l’eau et l’assainissement soit inscrit dans la constitution parce qu’ils ont une dimension de santé, d’éducation, de développement, d’alimentation, etc. », a souligné le président de la Coalition nationale Campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA Wash), Dounatié Dao. En effet, la constitution du 25 février 1992 en vigueur au Mali ne prend pas en compte l’accès à l’eau et l’assainissement comme un droit de l’homme. Or, sa prise en compte est plus que nécessaire pour améliorer les chiffres alarmants du secteur eau et assainissement.
Selon les chiffres officiels, 30% de la population malienne n’ont pas accès à l‘eau potable, 60% n’ont pas accès aux services d’assainissement, 8,2% pratiquent toujours la défécation à l’air libre en milieu rural et 0,36% en milieu urbain. Aussi, on estime que plus de 829 000 personnes meurent chaque année de diarrhée à cause de l’insalubrité de leur eau de boisson et du manque d’assainissement et d’hygiène.
Pourtant, dans le cadre des objectifs du développement durable, le Mali s’est engagé à garantir l’accès de tous les Maliens à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2030. En plus, le Mali a signé et ratifié plusieurs chartes et conventions internationales qui prônent l’accès universel à l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Il s’agit notamment de la charte africaine de l’eau, la convention sur l‘élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la convention relative aux droits de l’enfant (CDE) qui sont en lien avec les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement (DHEA).
Pour réaliser ces engagements du Mali, l’inscription de l’accès à l’eau et l’assainissement dans la constitution est le meilleur moyen. Ainsi, d’après le coordinateur de la CN-CIEPA, M. Tabalaba, l’inscription de l’accès à l’eau et l’assainissement dans la constitution peut faciliter les différentes difficultés liées au financement du secteur eau et assainissement. Et cette période de révision constitutionnelle est le moment opportun pour intégrer l’accès à l’eau et l’assainissement dans la constitution et le mettre dans la catégorie des droits humains comme l’a décidé l’Assemblée générale des Nations unies depuis 2010.
Yacouba Traoré