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11è REUNION MENSUELLE DE LA CGESM : Le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau exprime toute sa satisfaction

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11è REUNION MENSUELLE DE LA CGESM : Le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau exprime toute sa satisfaction

La 11è réunion mensuelle de la Commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala a été délocalisée à Sélingué les 3 et 4 novembre dernier sous la présidence du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré. Dans son discours d’ouverture, celui-ci a exprimé toute sa satisfaction par rapport au travail effectué par cette commission.

Le projet de construction du barrage à buts multiples de Sélingué remonte à l’année 1964, date à laquelle le Gouvernement malien avait financé sur fonds propres les études préliminaire et rentabilité économique avec l’appui financier du Fonds Européen de Développement (FED). Les travaux ont démarré en 1977 pour une mise en service des groupes turbo-alternateurs et leur raccordement au réseau de Bamako en 1981. La réception des ouvrages et l’inauguration ont eu lieu en 1982. Le volume créé par le barrage, est d’environ 2 milliards de m³ occupant une surface maximale de 408 km² remontant jusqu’à la frontière avec la Guinée.

Après sa mise en eau, selon le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, le barrage de Sélingué a été successivement exploité par l’Autorité pour l’Aménagement de Sélingué (AAS), l’Office pour l’Exploitation des Ressources Hydrauliques du Haut-Niger (OERHN) et, depuis 1990, par l’EDM-SA. Pendant ce temps, rappelle le ministre, plusieurs événements malheureux imputables, d’après lui, à une mauvaise gestion, ont caractérisé l’utilisation des eaux de la retenue de Sélingué. Parmi ces événements figurent entre autres la vidange de la retenue en 1987 et en 1989 qui a occasionné des délestages nombreux pendant les mois de juin de ces deux années, la vidange complète de la retenue en mai 1999 à la suite d’une période d’étiage sévère et longue, l’inondation totale du périmètre irrigué et de certains villages en aval du barrage à plusieurs reprises, l’inondation en 2001 affectant plusieurs quartiers à Bamako et résultant d’une crue de près de 425 cm à Bamako. C’est à la suite de ces événements que la commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGESM) a vu le jour en 2002.

Ainsi, aux dires du ministre Lamine Seydou Traoré, depuis sa création, en 2002, la Commission a été l’unique cadre de concertation fonctionnel de la gestion des eaux de la retenue de Sélingué. « Elle a enregistré depuis un bilan satisfaisant », se réjouit le ministre Traoré. Parmi les exploits de la commission, l’on retient entre autres la signature de convention de collaboration entre l’OPIB et EDM-SA en matière de partage des eaux du canal de Baguinéda, l’arbitrage annuel du partage des eaux du Sankarani entre l’ODRS (office du développement rural de Sélingué) et l’EDM-SA pour l’alimentation en eau en priorité du périmètre de Maninkoura depuis 2008, la conciliation des usages pour les besoins d’agriculture, d’électricité, d’adduction d’eau potable, de protection de l’environnement du transport fluvial à travers le soutien à l’étiage, l’élaboration d’une courbe de gestion stratégique annuelle, l’élaboration de consignes de gestion, le respect des consignes de gestion par l’ensemble des acteurs y compris la garantie de 40 m3/s à l’aval du barrage de Markala par l’Office du Niger, la gestion en amont des conflits potentiels, la gestion des inondations et pénurie, la diffusion de communiqués d’alerte.

Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Malgré ces résultats flatteurs, le ministre souligne que la Commission est confrontée à des défis à relever. Au nombre de ces défis l’on note l’insuffisance de ressources financières, le respect insuffisant des consignes de gestion édictées par la Commission, l’augmentation de la demande en eau notamment pour les besoins agricoles, la forte variabilité de la ressource dans le contexte des changements climatiques, la difficulté de respecter pendant toute l’année, la garantie de 40 m3/s à l’aval de Markala, l’absence de suivi des prélèvements d’eau, les pertes d’eau notamment dans la zone de l’Office du Niger, la participation de tous les acteurs aux travaux de la Commission. En plus, la Comanav et l’ODRS ont attiré l’attention du ministre et de la commission sur les difficultés auxquelles ils font face. « Le transport fluvial et le moyen le plus sûr et le moins polluant. Il permet d’alléger les charges d’entretien routier. Le niveau de l’eau peut nous permettre de naviguer pendant 7 à 8 mois. Mais, le problème est que le pays n’a pas d’aménagement qui permet de le faire », a souligné Maïmouna Haïdara, PDG de la Comanav. « L’orpaillage par le dragage demeure toujours d’actualité sur le Sankarani. Il affecte la qualité de l’eau avec l’augmentation de sa turbidité, le développement de l’envasement, l’encombrement des chenaux d’amenée des stations de pompage et la dégradation des berges du Sankarani », a alerté l’ODRS.
Par ailleurs, cette 11è réunion mensuelle de l CGES a permis aux servies de la météorologie et de l’hydraulique de faire le point de la situation météorologique et hydraulique de l’année en cours. En effet, selon Ibrahim Sidibé de la direction nationale de l’hydraulique, l’évaluation des prévisions hydrologiques de l’année 2021 a été caractérisée par des écoulements mitigés, nonobstant des turbulences observées dans les hauts bassin du Niger et du Sénégal. A ses dires, dans les hauts bassin du Niger, Bani et le delta intérieur, les écoulements ont été supérieurs aux moyennes de la période de référence 1981-2010. Par contre, il dira que dans le bassin du Sénégal, la situation des écoulements a été de normale à déficitaire sur le Sénégal, la Falémé et le Bakoye, mais de normale à excédentaire sur le Bafing. Ces ont été confirmé par Abdoulaye Sanogo du service de météorologie. Il a annoncé que le cumul du 1er au 31 octobre 2021 est normal à excédentaire par rapport à la normale et déficitaire par rapport à l’année dernière. Dans les différents bassins, ce cumul est inférieur à celui de l’année 2020 mais reste supérieur par rapport à la normale, a-t-il ajouté.

Yacouba Traoré, envoyé spécial

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