ITIE Mali : La société civile dénonce des irrégularités financières
Le collège de la société civile composé du CAD Mali, Ascoma, Cafo, PCQVP, RMJLCP, FDS et membre du comité de pilotage de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE Mali), était face à la presse le mercredi 14 juillet à la Maison de la presse. Pour dénoncer des irrégularités financières à cette organisation.
L’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) a été proposée en 2002 lors du sommet de Johannesburg sur le développement durable et approuvée par le sommet du G8 à Evian en 2003. Pour, entre autres, promouvoir la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources extractives. Elle est animée par un comité de pilotage composé de trois parties à savoir les représentants du gouvernement, ceux des organisations de la société civile et ceux des compagnies extractives et chaque partie constitue un collège. L’organisme qui est susceptible de promouvoir la transparence, la bonne gestion est aujourd’hui accusé de mauvaise gestion par le collège de la société civile. Celle-ci dénonce des irrégularités financières dans la gestion du secrétariat permanent de l’ITIE. « Aujourd’hui, l’ITIE Mali est malade de sa gestion », dénonce Nouhoum Diakité, coordinateur de PCQVP.
Ainsi, la société civile a décelé des formations fictives, des missions et formations non effectuées mais payées ainsi que beaucoup d’autres irrégularités financières dans le rapport d’activité 2019 de l’ITIE. Il s’agit de deux missions internationales (Sénégal et République Démocratique du Congo) financées à partir des ressources publiques mais non effectuées. Or, selon le président du collège de la société civile, Abdoul Wahab Diakité, tous les missionnaires ont retiré leurs perdiems à l’exception du seul représentant de la société civile. La formation du Comité de Pilotage (CP) ITIE-Mali sur la norme ITIE 2019. Pour M. Diakité, cette formation est fictive, non planifiée et non effectuée alors que les perdiems et les frais de restauration ont été payés sur les ressources publiques. Il ajoute aussi que les perdiems des commissions de travail de l’ITIE pour le 1er semestre de l’an 2019 ont été décaissés, mais n’ont pas été payés aux membres des commissions de travail. Il souligne que la validation du plan de communication 2020 de l’ITIE-Mali a été financée par le Projet d’Appui à la Gouvernance des Industries Extractives (PAGIE-GIZ), mais mandatée aussi sur le budget public. En plus, la société civile révèle que l’atelier d’auto évaluation de Sélingué a été réalisé sur le financement 2018 de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et mandaté sur le budget public, d’où le risque de double emploi. Pire, Abdoul Wahab Diakité a indiqué que le budget annuel alloué au fonctionnement du Secrétariat permanent a enregistré un dépassement à hauteur de plus 300% du montant initialement autorisé en dehors du carburant annuel accordé à ce service sans aucune forme d’autorisation préalable du CP.
En conséquence, le rapport d’activité 2019 qui devrait être validé et publié sur le site de l’ITIE au plus tard le 31 décembre 2020 a été rejeté par le comité de pilotage lors de sa session extraordinaire du 8 juillet 2021. Ce qui risque d’être un handicap pour la validation de notre pays lors de son prochain « examen » de validation par le Secrétariat international de l’ITIE prévue en octobre 2021.
Yacouba Traoré