Pour le développement du Mali : il faut la stratégie du « saut de grenouille »
Le Leap Frogging ou saut de grenouille est un concept de développement qui se produit lorsqu’une Nation contourne les étapes classiques traditionnelles de développement pour soit sauter et se hisser directement aux dernières innovations technologiques, soit explorer une voie alternative de développement technologique impliquant des technologies émergentes avec de nouveaux avantages et de nouvelles opportunités (création de voie). Dans une longue communication que nous allons vous présenter par série, le jeune économiste, Ibrahim Mariko démontre que l’adoption de cette stratégie est indispensable pour le développement du Mali.
Partie 1 suite: la promesse du saut de grenouille
Dans le contexte actuel du Mali, le «SAUT DE GRENOUILLE» est valablement une réponse efficace à la demande des citoyens maliens. Il nécessite l’assainissement des finances publiques, l’instauration d’un système de meilleure gouvernance, la lutte contre la corruption et la réorientation des objectifs des politiques publiques. L’économie doit être plus solidaire par un mécanisme plus équitable et inclusif dans le partage de la prospérité.
Nous disons que « l’économie doit être au service du peuple et non le contraire». Toujours dans notre logique avec le concept du «LEAPFROGGING» ou « SAUT DE GRENOUILLE», une alternative est offerte au pays en voie de développement de se surpasser de l’emprise des économies des pays du Nord avec l’adoption d’un cadre propice afin d’amorcer le saut, c’est-à-dire l’amélioration des indicateurs des performances macro-économiques.
Nous sommes dans une ère qualifiée de numérique, de consommation de masse, mais aussi une ère de transition écologique et démographique.
Selon une étude de la Banque Mondiale en 2017 sur le développement en Afrique, «Les changements vertigineux apportés par la révolution numérique au cours des 20 dernières années font du saut de grenouille… non seulement une possibilité, une nécessité», mais aussi une exigence.
Pour les pays à faible revenu, le saut de grenouille offre la possibilité de profiter des nouvelles technologies pour combler les écarts de développement et stimuler la croissance économique.
Pour les pays à revenu intermédiaire, le saut de grenouille offre une solution potentielle au piège du revenu intermédiaire en permettant aux nations de passer rapidement à une économie de la connaissance fondée sur les services numériques et la production à forte valeur ajoutée.
Pour ces raisons, les responsables politiques des pays en développement ont commencé à considérer le «saut de grenouille» comme une stratégie possible pour redynamiser la croissance dans leur pays.
C’est le cas en 2017 du ministre ougandais des sciences, de la technologie et de l’innovation, Elioda TUMWESIGYE, qui déclare que l’Ouganda «doit soutenir et investir dans la Recherche & Développement afin qu’il progresse plus rapidement avec les développements technologiques». Cela ne saurait être possible que lorsque «l’Ouganda disposera d’une base industrielle solide» et qu’il deviendra «un acteur majeur sur la plateforme technologique mondiale».
En 2018, Hun Sen, le premier ministre du Cambodge, a déclaré que les technologies de la quatrième révolution industrielle «permettraient aux pays moins développés de passer de l’industrie traditionnelle à l’industrie moderne».
Que s’est-il passé de la vision de l’industrialisation du Mali à travers les plans quinquennaux du régime socialiste du 22 Septembre 1960 au 19 Novembre 1968 ? Ce sera l’objet de nos publications futures.
A suivre…
Ibrahim MARIKO
Économiste au Centre SENE d’Etudes Stratégiques (CSES)