Lenteur dans la mise en place du Gouvernement Boubou II : Une...

Lenteur dans la mise en place du Gouvernement Boubou II : Une grande perte pour l’Etat !

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Image d'illustration: L'ancien Premier ministre Boubou Cissé

Lenteur dans la mise en place du Gouvernement Boubou II : Une grande perte pour l’Etat !

Le Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, a remis la démission de son gouvernement au Président de la république le 11 juin dernier. Ce même jour, le Chef de l’Etat lui a renouvelé sa confiance et l’a chargé de former un nouveau gouvernement. Mais, depuis plus de trois semaines, Dr. Boubou Cissé tarde à former ce nouveau gouvernement. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement et l’économie du pays.

Depuis le 11 juin 2020, il n’y a pas d’ordonnateur des dépenses publiques dans les différents départements ministériels. En conséquence, les départements sont presqu’à l’arrêt. A la Cité Administrative, beaucoup de bureaux sont fermés et beaucoup de couloirs sont vides. Les jours ouvrables ressemblent à des jours fériés. Ainsi, l’absence du chef ajoutée à la pandémie du coronavirus font que la plupart du personnel des différents ministères de la république reste à la maison, surtout les membres du cabinet des département. Puisque, témoigne un personnel du Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, il n’y a rien à faire au bureau. « Les Maliens ne le savent pas mais, le pays est à l’arrêt. Car, les secrétaires généraux qui assurent l’intérim ont des limites malgré le renforcement de leurs mandats », ajoute la même personne.

Sur le plan économique, les conséquences sont encore plus graves. Pour mieux comprendre ce point, nous avons approché Dr. Boubacar Sanogo, Maître assistant à la FSEG, spécialiste de l’intégration économique et de l’économie internationale pour qu’il nous décrypte la situation. Selon Dr. Sanogo, la lenteur dans la mise en place du gouvernement engendre l’arrêt momentané de l’exécution des dépenses publiques. Etant entendu que ce sont les Ministres qui autorisent l’exécutions de ces dépenses. A ses dires, cela poserait des problèmes par rapport à l’atteinte des objectifs définis dans le cadre de la politique économique du pays. Pour l’économiste, l’arrêt des dépenses publiques engendre l’arrêt des activités économiques avec d’un côté les ressources et de l’autre côté l’emploi. Cet arrêt a également des répercussions sur la demande globale qui comprend les investissements, les consommations etc. Et quand il y a un problème au niveau de la demande, l’offre qui est la production va le sentir. En plus, précise le spécialiste de l’intégration économique, l’arrêt des dépenses publiques entraîne une diminution des investissements publiques, surtout les grands travaux financés au niveau des départements. Egalement, des investissements privés et les subventions seront à l’arrêt, car ajoute-t-il, il n’y a pas de Ministre pour autoriser les paiements. Ensuite, au niveau du transport, le fret, qui est la rémunération de l’ensemble des frais de transport des marchandises par bateau et par avion, sera à l’arrêt parce que le fret est financé par le Ministère des Transports.

De plus, sur le plan international, souligne le spécialiste de l’économie internationale, aucun investisseur étranger ne viendra investir pendant ces périodes. Puisqu’ils n’auront pas d’interlocuteurs crédibles en face. Aussi, poursuit-il, la stabilité institutionnelle est l’un des facteurs, une garantie pour les investisseurs étrangers. Or, déplore Dr. Sanogo, notre pays est caractérisé par des instabilités institutionnelles qui n’attirent pas les investisseurs. Alors, conseille l’universitaire, il est impératif que les plus hautes autorités mesurent l’ampleur de la situation et entrent en négociation avec les différents protagonistes pour mettre en place l’équipe gouvernementale. Car, insiste Dr. Sanogo, plus ça traine, plus l’impact est évident sur l’activité économique.

Leveilinfo.net

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