DÉCHETS PLASTIQUES
Une menace pour l’environnement…
Les plastiques font partie d’une catégorie de déchets qui sont non-bio-dégradables. Ils ne peuvent pas être transformés ou détruits dans des conditions naturelles, ils sont produits au rythme de l’urbanisation, du développement et de l’industrialisation des pays avec malheureusement des conséquences sur l’homme et sur l’environnement.
Les conséquences de ces déchets plastiques sont innombrables et néfastes, comme l’explique Bakary Dembélé, assistant médical et surveillant général de l’Hôpital du Mali : « quand les animaux herbivores mangent des déchets plastiques par accident, cela peut provoquer la malnutrition chez eux, qui pourra leur conduire à la mort ». L’autre danger de ces déchets est leurs méfaits sur le sol et sur la santé humaine. « Ils peuvent emmagasiner des gouttelettes d’eau quand la pluie tombe. Ces gouttes d’eau peuvent être des gîtes de reproductions pour les moustiques et autres insectes qui sont responsables des maladies chez l’homme. En plus, ils peuvent rendre les sols cultivables non aérés. Une fois ces déchets enterrés, ils vont diminuer la porosité et l’infiltration du sol. Tout cela pour démontrer que sur le plan environnemental, les déchets plastiques sont vraiment dangereux. »
Véritable casse-tête, les déchets plastiques sont aussi un vecteur de propagation de germes nuisibles à l’homme et à son environnement : « un malade quitte l’hôpital avec des pansements. Il les enlève et les met dans un sachet qu’il jette dans la poubelle. Les microbes vont être conservés dans les plastiques et finiront leur course dans une décharge publique. Les personnes qui font le tri des déchets plastiques sont exposées à un risque d’infection. A contrario, dans un sac biodégradable, les microbes ne survivront pas à la chaleur ou à l’humidité. » Aussi, M. Dembélé recommande la réduction de l’utilisation de ces déchets à défaut de les substituer tout simplement par des sacs biodégradables. Une autre solution pour éliminer ces déchets, c’est ce que l’on appelle « le tri dit sélectif ». Pour M. Dembélé, il serait mieux de songer à ne plus mélanger les déchets plastiques des autres résidus.
Une pratique très répandue de chez nous consiste à incinérer les plastiques. Une mauvaise habitude à bannir de nos comportements. Les plastiques brûlés, notamment les petits soirs, émettent du gaz d’azote et du chlore gazeux, qui causent le cancer du poumon et dangereux pour les asthmatiques.
Des initiatives locales, portées par des jeunes et des femmes, se développent dans le domaine du recyclage de ces déchets. C’est le cas de la plateforme d’assainissement du comité de gestion et de valorisation des déchets (COGVAD) de la Commune VI du District de Bamako. Son coordinateur, Jonathan Poudiougou, explique comment son organisation travaille avec les femmes à lutter contre le chômage mais aussi à assainir notre cadre de vie. « Nous avons pu dissocier les déchets plastiques des autres déchets. Il faut amener la population à un changement de comportement, tout déchet n’est pas à jeter. Il y en a qui peuvent être recyclés et nous produire une économie ». Son ONG ambitionne d’étendre ses actions dans tout Bamako puis à travers le Mali.
Le Centre Horonya de Faladiè évolue dans le même domaine de la transformation. Sa présidente, Bakayoko Diarrah Traoré, confie que son centre, en plus du recyclage des déchets plastiques, fait de la formation à l’intention des jeunes femmes qui y travaillent. Initiative encouragée par la mairie de la CVI. Les déchets triés sont transformés en porte-clés, portemonnaies, cordes, napperons et paniers. Peu connus, ces produits s’écoulent difficilement sur le marché cependant. Mais l’on ne se décourage pas car « nous faisons ce travail pour rendre notre environnement pur… », conclut Bakayoko Diarrah Traoré.
Maryam Camara