Centre médiatique régional de l’Afrique
Le 1er mars 2018
Point de presse officiel de l’ambassadeur Nathan A. Sales, coordinateur pour la lutte contre le terrorisme, au sujet de la Conférence sur la mobilisation des efforts des forces de l’ordre pour vaincre Daech
Par téléconférence
Washington
OPÉRATEUR : Mesdames et messieurs, merci de votre patience. Bienvenue à la Conférence sur la mobilisation des efforts des forces de l’ordre pour vaincre Daech. Pour le moment, tous les participants sont en mode écoute uniquement. Par la suite, nous mènerons une séance de questions et réponses ; des instructions vous seront alors données. Si vous avez besoin d’assistance pendant l’appel, veuillez appuyer sur la touche « étoile », puis sur la touche 1 de votre clavier téléphonique. Pour rappel, cette conférence est en cours d’enregistrement. J’aimerais maintenant céder la parole à votre hôte, M. Brian Neubert. Allez-y, s’il vous plaît.
MODÉRATEUR : Merci et bonjour à tous depuis le Centre médiatique régional de l’Afrique du département d’État des États-Unis. J’aimerais souhaiter la bienvenue à nos participants du monde entier et les remercier de leur participation à la conversation d’aujourd’hui. Nous sommes ravis d’accueillir depuis Washington l’ambassadeur Nathan Sales, le coordinateur pour la lutte contre le terrorisme du département d’État, qui vous donnera un bref aperçu de la Conférence sur la mobilisation des efforts des forces de l’ordre pour vaincre Daech.
Nous commencerons l’appel d’aujourd’hui avec les remarques liminaires de l’ambassadeur Sales, et prendrons ensuite vos questions. Nous essaierons de répondre au plus grand nombre d’entre elles pendant environ 45 minutes. À tout moment pendant l’appel, si vous souhaitez poser une question, appuyez sur la touche « étoile », puis sur la touche 1 de votre clavier téléphonique pour rejoindre la file d’attente de questions. Si vous souhaitez rejoindre la conversation sur Twitter, nous utilisons le hashtag #CTBrief. Vous pouvez également nous suivre sur @StateDeptCT et sur @africamediahub.
En guise de rappel, ce point de presse est on the record, les déclarations sont officielles. Je passe maintenant la parole à l’ambassadeur Sales. Monsieur.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci beaucoup et merci à tous ceux qui ont pris le temps de participer à cet appel aujourd’hui. Cette semaine, le département d’État a organisé une Conférence sur la mobilisation des efforts des forces de l’ordre pour vaincre Daech. En coordination avec INTERPOL et l’Institut international pour la justice et l’État de droit sis à Malte, nous avons accueilli environ 90 pays et organisations ici à Washington pour aborder ce que nous considérons comme une question critique à laquelle les dirigeants mondiaux vont de plus en plus devoir accorder d’attention.
Alors que nous sommes en train de vaincre Daech sur le champ de bataille, le groupe s’adapte à nos réussites. Le combat est loin d’être terminé. Il entre simplement dans une nouvelle phase : nous passons d’un effort principalement militaire à un effort axé sur les forces de l’ordre. Il est de plus en plus important pour nous de compléter nos efforts militaires pour vaincre Daech par des initiatives civiles capables d’assurer la défaite pérenne du groupe.
J’ai ouvert le débat lors de la conférence en partageant un aperçu de ce que les États-Unis font en matière de lutte contre Daech dans le domaine des forces de l’ordre. Permettez-moi de vous faire le résumé de trois des outils clés que nous avons mis en exergue : les désignations de terroristes, les données issues des dossiers passagers et les éléments biométriques.
Avant tout, j’ai annoncé la décision prise par le secrétaire Tillerson de désigner sept groupes affiliés à Daech et deux leaders affiliés à Daech. Les groupes sont l’État islamique en Afrique de l’Ouest, Daech-Somalie, Daech-Égypte, Daech-Bangladesh, Daech-Philippines, le groupe Maute et Jund al‑Khilfah en Tunisie. Les deux personnes sont Mahad Moalim, qui est à la tête du groupe somalien affilié à Daech, ainsi que Abu Musab al-Barnawi, qui est à la tête du groupe affilié de l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Ces terroristes ont propagé la campagne sanglante de Daech aux quatre coins du monde. Laissez‑moi vous en donner seulement quelques exemples. En décembre 2016, Daech-Égypte a commis un attentat à la bombe contre la cathédrale copte chrétienne du Caire, faisant 28 morts. Daech-Bangladesh a assassiné 22 personnes en juillet 2016 lors de la fusillade de Holey Artisan Bakery à Dakha. Le groupe Maute est responsable du siège de la ville de Marawi aux Philippines et de l’attentat à la bombe de septembre 2016 sur le marché de Davao, qui a fait 15 morts et 70 blessés.
Les désignations de cette semaine s’ajoutent aux huit autres groupes affiliés à Daech précédemment désignés. Nous avons dressé la liste de ces groupes et personnes pour mettre en évidence le réseau mondial de Daech et pour mettre l’accent sur le fait que la campagne de lutte contre Daech est loin d’être terminée. Ces désignations empêcheront Daech d’avoir accès aux ressources nécessaires pour commettre des attentats terroristes de par le monde. Dans notre prise en charge de cette menace en évolution, il est important de le rappeler : nous ne voulons pas seulement arrêter le kamikaze, nous voulons aussi arrêter la personne qui achète la bombe.
Lors de la conférence, nous avons également parlé des dossiers passagers ou DP. Les DP contiennent les informations que vous donnez à une compagnie aérienne lorsque vous réservez un billet, à savoir, vos coordonnées, le siège qui vous est attribué, votre numéro de voyageur fréquent, etc. Il s’agit d’un outil incroyablement puissant de lutte contre le terrorisme. Les DP peuvent aider les analystes à identifier des tendances de voyages suspectes, mettant ainsi en évidence des menaces qui n’auraient pas été remarquées autrement. Les DP peuvent aussi indiquer des liens entre des menaces connues et des collaborateurs inconnus.
Permettez-moi de vous donner un exemple. En décembre 2009, un citoyen américain du nom de Faisal Shahzad a suivi une formation aux explosifs au Pakistan destinée aux personnes affiliées aux talibans du Pakistan. En février 2010, Faisal Shahzad est arrivé à l’aéroport JFK avec un aller‑simple en provenance d’Islamabad. Il a été envoyé en inspection secondaire parce que son profil correspondait à une règle de ciblage des DP. Les agents des douanes l’ont donc interrogé avant de le relâcher.
Trois mois plus tard, le 1er mai 2010, une voiture piégée a manqué d’exploser dans Times Square, a New York. Les enquêteurs ont trouvé un lien entre Faisal Shahzad et la voiture. Les douanes ont ensuite affecté une alerte à Faisal Shahzad dans leur système. Ainsi, lorsqu’il a pris son billet pour fuir le pays, le système a sonné l’alerte et il a été arrêté à l’aéroport JFK alors qu’il essayait de se rendre à Dubaï. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité.
Le système des DP que les États-Unis utilisent, et ont en fait été les premiers à utiliser avant n’importe quel autre pays, est désormais une obligation internationale. La résolution 2396 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a été adoptée à la fin de l’année dernière et dont les États-Unis ont été les instigateurs, exige que tous les membres de l’ONU développent le même type de système. Nous avons tiré parti des discussions de cette semaine ici, à Washington, pour encourager vivement les autres pays à s’acquitter de leurs obligations le plus rapidement possible.
Dernièrement, lors de la conférence, nous avons parlé des éléments biométriques. Les éléments biométriques constituent un outil essentiel qui permet de vérifier que les voyageurs sont vraiment les personnes qu’ils déclarent être. Les terroristes essayeront de dissimuler leur véritable identité à l’aide de toutes sortes de subterfuges : des noms d’emprunt, des faux passeports, etc. Il leur est beaucoup plus difficile de falsifier leurs empreintes digitales et c’est la raison pour laquelle nous recueillons les données biométriques des personnes qui entrent aux États-Unis. Nous prenons leurs empreintes digitales, nous scannons leur visage et nous utilisons ces données en cherchant toute correspondance avec la liste de surveillance de terroristes connus et soupçonnés.
En voici un exemple. Il y a à peine quelques semaines, dans l’Oklahoma, les autorités ont arrêté un homme soupçonné de tenter de se joindre à Al-Qaïda. Elles ont pu l’identifier parce que ses empreintes digitales correspondaient à des empreintes issues d’un rapport récupéré en Afghanistan. Il s’agissait d’une candidature pour le camp Farouq d’Al-Qaïda, où les quatre pirates de l’air du 11 septembre avait suivi leur entraînement.
Encore une fois, grâce à la résolution 2396 du Conseil de sécurité, cet outil civil est désormais devenu la norme dans le monde. La résolution exige que tous les membres de l’ONU recueillent des données biométriques dans le but de repérer les terroristes s’ils tentent de prendre l’avion ou de passer des frontières. Nous encourageons vivement nos partenaires à s’acquitter de cette obligation le plus rapidement possible.
Nos discussions de cette semaine ont été très variées, se concentrant sur le développement d’une compréhension commune de la menace que Daech pose, de la nature de l’organisation à mesure qu’elle évolue et des outils les mieux adaptés pour répondre à cette menace adaptative. Daech est en train de changer ; nous devons en faire de même. Et même si la capitale de Raqqa est tombée, même si le faux califat a été plus ou moins détruit, cela ne signifie pas que nous puissions relâcher la pression sur ce réseau terroriste mondial. Nous devons plutôt maintenir la pression sur ces terroristes en invoquant et en déployant tous les instruments de la puissance nationale, y compris nos capacités civiles et policières.
Sur ces mots, je vous remercie infiniment de m’avoir accordé de votre temps et me réjouis de pouvoir répondre à vos questions.
MODÉRATEUR : Merci, M. l’Ambassadeur Sales. Nous allons maintenant passer à la partie questions de l’appel d’aujourd’hui. Si vous êtes parmi les appelants, veuillez indiquer votre nom et votre organe de presse. Merci également de vous limiter à une seule question. Et pour rappel, si vous souhaitez rejoindre la file d’attente de questions, merci d’appuyer sur la touche « étoile », puis la touche 1 de votre clavier téléphonique. Pour ceux d’entre vous qui suivent cette conférence en français, portugais et arabe, vous pouvez nous envoyer vos questions en anglais à l’adresse électronique suivante : afmediahub@state.gov. Nous avons reçu certaines de vos questions à l’avance.
Je vais vous en lire une, M. l’Ambassadeur Sales, qui nous vient de Jeff Antiporda, pour le Manila Times aux Philippines. Il s’interroge sur une déclaration des autorités australiennes, selon laquelle un groupe terroriste qui aurait assiégé la ville de Marawi, aux Philippines, se serait regroupé pour frapper à nouveau. Pouvez-vous commenter sur ce groupe et pouvez-vous commenter sur ce qui est fait sur le retour des combattants de Daech depuis l’Asie du Sud-Est, y compris aux Philippines ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Eh bien, merci beaucoup d’avoir posé cette question. Je vous renvoie au gouvernement australien, qui pourra fournir davantage d’informations sur les rapports qu’ils ont publiés ou sur la déclaration qu’ils ont publiée. Mais permettez-moi de parler de la perspective des États-Unis sur la menace observée aux Philippines.
Comme vous le savez, Daech-Philippines était l’un des affiliés les plus ambitieux du réseau de Daech, assiégeant le territoire dans la partie sud du pays et menant une campagne de terreur. Grâce à un partenariat étroit entre les États-Unis et les Philippines, nous avons été en mesure de libérer ce territoire de cette branche de Daech dans le pays. Et il faut bien comprendre que ce partenariat ne comprend pas seulement une assistance militaire. Il comprend également une assistance axée sur l’application de la loi, une assistance dans les domaines de la sécurité des frontières et du partage d’informations. Je pense que ces outils civils vont devenir de plus en plus importants car les éléments de Daech-Philippines et dans toute l’Asie du Sud-Est cherchent à se regrouper après les pertes qu’ils ont subies. Il est important pour nous d’être en mesure de repérer ces personnes qui tentent de franchir les frontières internationales. C’est la raison pour laquelle des données telles que les DP, les données des dossiers passagers, sont si importantes. Il est capital que nous puissions poursuivre en justice les membres de Daech qui ont commis des crimes en vertu des lois des pays de l’Asie du Sud-Est. Et c’est la raison pour laquelle ici, à Washington, nous avons organisé cette conférence afin de mobiliser un soutien international pour prendre ces mesures. Merci d’avoir posé la question.
MODÉRATEUR : Pour la prochaine question, nous allons nous tourner vers Kevin Kelley : si vous pouviez présenter votre organe de presse et poser votre question. Allez-y.
QUESTION : Oui, merci, M. l’Ambassadeur Sales, de répondre à nos questions aujourd’hui. J’ai donc des questions concernant la Somalie. Pourriez-vous nous donner, s’il vous plaît, une évaluation des forces relatives de Daech et des Chabab en Somalie ? Si vous pouviez nous donner des chiffres sur le nombre approximatif de combattants, ce serait formidable. De plus, l’administration Trump a intensifié ses attaques aériennes contre les partenaires des Chabab et, dans une certaine mesure, contre Daech, en Somalie. Comment évaluez-vous l’impact de ces attaques ? Pensez-vous que vous êtes en train de renverser la vapeur en réussissant à vaincre à la fois Daech et les Chabab en Somalie ? Merci.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. Comme vous venez de le dire, la Somalie est un environnement de sécurité très fluide. Les Chabab ont longtemps été l’une des organisations terroristes les plus meurtrières sur le continent africain. Ces dernières années, comme vous le savez, nous avons également vu une augmentation des activités de Daech en Somalie. Les États-Unis ont travaillé en étroite collaboration avec Mogadiscio pour faire reculer ces organisations terroristes et les empêcher de poursuivre leur campagne d’effusion de sang. Comme vous le savez, ces groupes se consacrent à tuer des hommes, des femmes et des enfants innocents, et nous avons malheureusement constaté une légère hausse de leurs attaques au cours des dernières semaines et des derniers mois.
Que faisons-nous à ce sujet ? Eh bien, c’est une campagne à plusieurs volets. Comme vous l’avez mentionné, elle comporte une composante militaire. Elle comprend également des éléments liés à l’application de la loi, des éléments liés à la sécurité des frontières et des éléments liés à la sécurité aérienne. Et c’est là, au département d’État, que nous intervenons. Nous travaillons à renforcer les capacités des unités de réponse aux crises en Somalie, qui peuvent réagir aux crises au fur et à mesure qu’elles se déroulent en temps réel. Nous travaillons avec les autorités responsables de la sécurité aérienne pour améliorer la capacité des autorités somaliennes à détecter toute menace contre l’aviation civile.
Ces mesures vont se poursuivre, parce que c’est dans l’intérêt des États-Unis, et dans l’intérêt de la communauté internationale, de renforcer les capacités des pays qui ont une forte volonté politique de prendre position contre les terroristes, mais qui ont besoin d’aide en matière de ressources et de développement de ces outils dans une plus large mesure. Merci.
MODÉRATEUR : Notre prochaine question nous vient de M. Assira Nambatingue, rédacteur en chef de la télévision nationale tchadienne. Il demande, dans la mesure où la communauté internationale a fait face à un tel défi, et bien qu’elle connaisse l’emplacement géographique de Daech, pourquoi les choses sont-elles si difficiles ? Et il voudrait savoir s’il y a des pouvoirs externes qui ont permis à Daech de se développer ou ont aidé Daech à se développer.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Je pense que ce que nous voyons, à mesure que la menace de Daech évolue et s’adapte, c’est une dispersion ou une décentralisation de Daech. Nous ne sommes pas seulement préoccupés par le noyau de Daech qui, comme nous le savons tous, a subi une sévère dégradation dans ses territoires en Syrie et en Iraq, mais à mesure que ce noyau territorial s’est érodé, nous avons vu une augmentation des activités de Daech ailleurs dans le monde. Et c’est la raison pour laquelle le secrétaire d’État a désigné un certain nombre de ces réseaux et affiliés.
Nous voyons Daech être de plus en plus actif en Afrique, d’où la désignation de Daech en Afrique de l’Ouest. Comme nous le savons tous, Daech-Philippines a été responsable du siège de Marawi l’année dernière, et ce territoire n’a été libéré que grâce à de vastes interventions de l’armée philippine. Daech-Bangladesh. Nous voyons donc de l’activité, vraiment, aux quatre coins de la planète. Et c’est pourquoi il incombe aux États-Unis, en collaboration avec ses partenaires internationaux, de mobiliser une coalition internationale et de démontrer à cette coalition que la lutte n’est pas terminée. Ce n’est pas parce que Raqqa est tombée que nous pouvons faire nos valises et rentrer chez nous. Au contraire, cela signifie que nous devons redoubler d’efforts pour faire face à cette menace décentralisée qui se répand dans le monde entier.
MODÉRATEUR : Bien, nous allons passer à notre prochain appelant dans la file d’attente des questions. Merci de vous présenter, ainsi que votre organe de presse. Matina, êtes-vous toujours en ligne ?
QUESTION : Désolée, je n’entendais pas. Oui, je suis en ligne, désolée, je ne vous entendais pas. Matina Stevis-Gridneff, du Wall Street Journal, je vous appelle depuis le Kenya. Merci de faire cette téléconférence. Une question de suivi suite à celle de ma collègue concernant la Somalie. Le gouvernement des États-Unis a une sorte de programme de soutien bien établi pour l’armée nationale somalienne, ou des parties de celle-ci, maintenant. Suite à cet appel et ces nouvelles informations et le développement de la menace de Daech telle que vous la décrivez, Monsieur l’Ambassadeur, pouvez-vous nous dire si les États-Unis envisagent un financement potentiel d’un programme de soutien aux forces de police somaliennes, qui s’inscrirait dans un effort de financement de la communauté internationale, dans le cadre d’un exercice d’édification de l’État en Somalie, et aussi, souhaitez-vous que davantage de forces de l’ordre interviennent pour vaincre Daech ? Les forces de police somaliennes sont faibles et dans une certaine mesure, inexistantes. Est-ce que cela devrait être un nouveau lieu de financement et de formation pour les États-Unis ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Eh bien, merci beaucoup de votre question. Je peux vous dire que ce sont exactement les types de programmes auxquels participe le département d’État dans le monde entier, mais surtout en Afrique. Vous savez, nos partenaires africains sont des partenaires très précieux dans la lutte contre le terrorisme. Beaucoup d’entre eux ont une forte volonté politique de prendre les mesures nécessaires pour affronter Daech, Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes d’envergure mondiale, mais ils rencontrent souvent des difficultés lorsqu’il s’agit de mobiliser des ressources. Et c’est là que les États-Unis entrent en jeu. Nous ne mettons pas en place les capacités d’application de la loi comme un acte de charité, même si les bénéficiaires de notre aide en bénéficient assurément. À termes, il est dans l’intérêt des États-Unis que nos partenaires en Afrique et ailleurs dans le monde disposent de ces capacités : de la capacité d’entamer des poursuites judiciaires, de la capacité de réagir en temps réel à mesure que des actes terroristes aient lieu, de la capacité de protéger leurs juges et leurs témoins, de la capacité de sécuriser leurs frontières. Il est dans notre intérêt que nos partenaires soient dotés de toutes ces capacités, car cela signifie qu’ils seront capables de se défendre sans se tourner vers d’autres pour obtenir de l’aide. À termes, nous envisageons ce genre d’aide comme une forme d’investissement ; nous investissons dans nos partenaires pour qu’ils ne considèrent plus la nécessite de se tourner vers d’autres.
MODÉRATEUR : Merci, Monsieur l’Ambassadeur. Notre prochaine question nous vient de Conakry, en Guinée, de Youssouf Bah, le rédacteur en chef d’Al Jazeera. Il fait remarquer qu’à chaque fois que Daech tue des innocents, cela fait énormément de publicité gratuite pour le groupe. Pensez-vous que bloquer cette publicité pourrait réduire quelque peu leur capacité à semer le chaos dans le monde ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Je pense que l’un des outils les plus importants que nous puissions utiliser contre Daech est celui de contrer son discours, de contrer sa rhétorique. Daech a recours aux médias sociaux, il a recours à Internet, pour la diffusion de son message pervers. Malheureusement, certaines populations à risque trouvent ce genre d’effusion de sang séduisante. Je pense que c’est au reste du monde qu’il incombe de développer toute une rhétorique qui permette de persuader les personnes susceptibles de rejoindre ses rangs que c’est là une voie sans issue. Voyager en Syrie ou en Iraq pour rejoindre le faux califat est un billet pour nulle part. Se porter volontaire pour aller à Marawi se battre pour Daech n’est pas un choix qui en vaille la peine. À quoi ressemblera cette campagne qui consistera à contrer son discours ou contrer sa rhétorique ? Eh bien, cela dépendra vraiment des circonstances, mais je pense qu’un élément important sur lequel le département d’État travaille étroitement, c’est la capacité d’habiliter des voix authentiques au sein des communautés (celles des leaders communautaires, des imams et d’autres qui sont respectées dans les communautés locales), de toutes ces personnes qui sont les mieux placées pour savoir si leurs voisins sont attirés par le chant des sirènes du radicalisme et qui peuvent intervenir pour livrer un message ciblé en donnant les raisons pour lesquelles il s’agit d’une fausse idéologie et d’un mauvais choix.
MODÉRATEUR : Merci. Nous allons maintenant passer à une question d’un journaliste pour la Libye. Allez-y monsieur, présentez-vous ainsi que le media pour lequel vous travaillez, s’il vous plaît. Bonjour, est-ce que nous avons…
QUESTION : C’est à moi ?
MODÉRATEUR : …218 Libyan TV en ligne avec nous ?
QUESTION : Oui, merci beaucoup. Je pensais qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Merci, M. l’Ambassadeur Sales. Suite à ce que vous venez de dire, la défaite de Daech en Iraq et en Syrie, vous avez dit que les rapports indiquaient que les militants de Daech se regroupaient en Afrique du Nord. Vous avez mentionné la Tunisie. Mais en raison de l’instabilité sécuritaire et politique en Libye, dans quelle mesure travaillez-vous avec le GNA [gouvernement d’entente nationale] et est-il prévu que les États-Unis se concentrent sur la Libye en renforçant leur rôle là-bas, en changeant leur politique, car jusqu’à présent, il n’y a pas de politique américaine claire en Libye, émanant des États-Unis ? Je vous remercie.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. La Libye est un partenaire de lutte contre le terrorisme très important et nous soutenons pleinement le gouvernement d’entente nationale. Il est essentiel que le GNA, le gouvernement internationalement reconnu de la Libye, puisse prendre le contrôle de tout le territoire libyen, car, comme nous l’avons appris par le passé, les terroristes peuvent opérer dans des espaces sous-gouvernés et lorsqu’il est possible pour eux de jouir d’un sanctuaire sûr, ils peuvent se regrouper et mener des opérations meurtrières, pas seulement dans le pays où ils se trouvent, mais aussi en implantant des opérations externes. C’est la raison pour laquelle les États-Unis ont fortement soutenu le Premier ministre Sarraj et le gouvernement d’entente nationale dans leurs efforts pour stabiliser et mettre de l’ordre dans l’ensemble du territoire libyen.
L’une des choses que nous avons faites pour aider, c’est d’avoir organisé l’année dernière un programme de formation pour les responsables de la sécurité aérienne en Libye. Cela a eu lieu à Tunis, je crois. Et nous espérons que ce ne sera que le premier d’un certain nombre d’engagements que nous pouvons utiliser pour renforcer davantage les institutions des États libyens pour qu’elles soient en mesure de contrer Daech, Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes qui pourraient essayer d’y être actifs.
MODÉRATEUR : Pour notre prochaine question, nous allons passer à Jonathan Edward, en Malaisie. Si vous pouviez présenter le media que vous représentez et poser votre question.
QUESTION : Bonjour, je travaille pour le Malay Mail. Est-ce qu’une quelconque coopération avec les affiliés de Daech en Afrique a été identifiée avec des groupes de la région Asie-Pacifique, et outre une attaque contre l’aviation civile, sur quoi porte ce groupe ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Pourriez-vous répéter cette dernière partie ? Outre la menace à l’aviation civile …
QUESTION : Outre une menace envers l’aviation civile, quel est leur objectif ? Essaient-ils de s’approprier du territoire, essaient-ils d’établir des bases, qu’essaient-ils de faire exactement ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : D’accord, merci. Je pense que la menace de Daech est vaste. Nous sommes très conscients des intérêts de Daech dans le ciblage de l’aviation civile, comme ils l’ont fait par le passé. C’est pourquoi, en Libye, par exemple, nous prenons en charge cette question avec des programmes qui permettent d’améliorer les capacités de nos partenaires à détecter et à interdire ces menaces. Mais la menace est beaucoup plus large que cela. Daech, ses réseaux et les individus non affiliés qui ont été radicalisés par Daech attaqueront des cibles dites d’opportunité. La semaine dernière, des rapports publics ont fait état d’une menace de Daech lors du carnaval de Trinité‑et-Tobago. Heureusement, nous avons réussi à empêcher cela d’avoir lieu. Au Daghestan, Daech a revendiqué la responsabilité d’une attaque contre une église. En Australie, une femme, inspirée par Daech, a poignardé son propriétaire à Melbourne. Et tout cela n’est arrivé qu’au cours de ces dernières semaines.
Je pense donc que Daech cherchera des cibles dites d’opportunités ; pas seulement l’aviation civile ni les cibles gouvernementales, mais aussi les églises, les mosquées et les personnes. La nature de la menace est tellement vaste qu’elle exige une réponse de l’ensemble du gouvernement. Ainsi, alors même que nous utilisons des techniques militaires pour détruire leur faux califat en Syrie et en Iraq, nous devons également nous tourner vers les autorités policières et celles liées à la sécurité des frontières, ainsi que d’autres autorités civiles capables de prendre en charge toute la gamme des menaces liées à Daech.
MODÉRATEUR : Merci, M. l’Ambassadeur Sales. Un rappel à l’intention de nos participants : vous pouvez rejoindre la liste des questions en appuyant sur les touches « étoile », puis 1. Nous nous tournons vers un journaliste de l’ambassade des États-Unis ici, en Afrique du Sud. Merci de vous présenter, ainsi que votre organe de presse, puis posez votre question. Avons‑nous une question ici, en Afrique du Sud, dans la file d’attente ? Bien, il semblerait que ce n’est pas le cas, alors laissez-moi me tourner vers Lagos, au Nigeria, Tayo Olanipekun. Merci de vous présenter ainsi que votre organe de presse, puis posez votre question.
QUESTIONS : Oui, bonjour.
MODÉRATEUR : Allez-y, Monsieur.
QUESTIONS : Oui, bonjour. Je m’appelle Tayo. Vous m’entendez ?
MODÉRATEUR : Allez-y, oui.
QUESTION : Oui, [INAUDIBLE]. Merci de votre travail. Je voudrais savoir s’il existait une forme de technique militaire, s’il existait un moyen [INAUDIBLE] puisse aider le Nigeria à secourir les écolières enlevées à Dapchi. Dix d’entre elles ont été enlevées le 5 février dernier [INAUDIBLE] seront secourues, mais existe-t-il un moyen pour les États-Unis d’aider le Nigeria dans cette opération ? [INAUDIBLE]
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. J’ai eu un peu de mal à entendre la question, parce que je pense que la ligne n’arrêtait pas de couper, mais j’aimerais juste dire que les États-Unis condamnent dans les termes les plus fermes les récents enlèvements. Selon les informations dont nous disposons, il est possible que cette opération ait été menée par Daech en Afrique de l’Ouest. Comme vous le savez, les enlèvements qui ont eu lieu avant cela dans la région ont été menés par Boko Haram ; il semblerait donc que c’est une technique que copierait Daech en Afrique de l’Ouest.
Comme je l’ai dit, les États-Unis condamnent cette atrocité avec la plus grande fermeté, et nous sommes déterminés à travailler avec nos partenaires dans la région pour prendre en charge ce problème. L’une des choses que nous pouvons faire est de renforcer les capacités des forces de l’ordre, et comme je l’ai mentionné plus tôt, nous avons mis en place un programme d’assistance solide pour un certain nombre de pays en Afrique, auquel nous avons recours pour augmenter les capacités des forces de police locales pour la prise en charge de toutes formes de crimes, y compris les crimes liés au terrorisme, y compris les crimes commis par des organisations criminelles transnationales. Nous espérons que ce type d’assistance sera payant et que les autorités locales seront mieux équipées pour enquêter sur ce type d’atrocités, mais surtout, pour les empêcher de se reproduire à l’avenir.
MODÉRATEUR : À tous nos participants qui attendent de pouvoir poser leur question : je pense que nous aurons le temps de donner la parole à chacun d’entre vous. Merci de votre patience. L’appel suscite beaucoup d’intérêt. La question suivante, Monsieur l’Ambassadeur, nous vient de Joey Aguilar, pour The Gulf Times, au Qatar. Il aimerait savoir, dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et de la lutte contre Daech, y a-t-il quelque chose de nouveau quant au travail que font les États-Unis au Qatar, avec le Qatar ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. Le Qatar a pris des mesures très énergétiques ces derniers mois pour aider la communauté internationale et aider les États-Unis dans notre campagne contre Daech, Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes transnationaux. Nous avons un certain nombre d’initiatives importantes en cours avec le Qatar dans des domaines comme le partage d’informations, ou encore comme celui du financement de la lutte contre le terrorisme. Nous nous réjouissons de continuer de travailler avec nos amis à Doha pour améliorer leurs capacités, et nous nous réjouissons de travailler avec d’autres pays de la région alors que nous mettons la barre plus haut en matière de capacités de lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale.
MODÉRATEUR : Ensuite, nous nous tournons vers Mike Navallo, qui a attendu très patiemment. Pouvez-vous vous présenter, s’il vous plaît, ainsi que votre organe de presse et le pays d’où vous venez, avant de poser votre question.
QUESTION : Bonjour, M. l’Ambassadeur Sales. Mike Navallo, pour ABS-CBN News, à Manille. Je voulais simplement savoir, Monsieur l’Ambassadeur, si vous pouviez nous donner un peu plus de détails sur l’ajout de Daech-Philippines à la liste, ou plutôt sur la désignation de l’organisation Daech-Philippines comme menace terroriste. Existe-t-il un seuil particulier, ou quels éléments avez‑vous pris en compte dans cette décision ? Et à propos de cette décision, si vous pouviez peut‑être nous donner un ordre d’idée de la composition des forces de Daech-Philippines. Et aussi, qu’est-ce que cela signifiera-t-il ? Cela signifiera-t-il plus d’assistance et de coopération avec le gouvernement philippin ? Si vous pouviez également nous donner des détails à ce sujet. Je vous remercie.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. La raison pour laquelle nous avons désigné Daech-Philippines est parce qu’il répond à la norme légale. Les normes juridiques que nous appliquons dans ces cas nous obligent à regarder des choses comme le fait de savoir si le groupe est engagé dans des actes de terrorisme qui menacent la sécurité nationale des États-Unis. Les attaques à Manille, les attentats perpétrés ailleurs aux Philippines par cette organisation terroriste répondent assurément à cette norme. Les Philippines sont l’un de nos partenaires les plus proches dans la région ; nous jouissons ensemble d’une longue collaboration dans le domaine de la sécurité, en matière économique, et il est donc vital pour les États-Unis de s’assurer qu’un partenaire comme les Philippines soit protégé contre des organisations terroristes comme le groupe Maute ou comme le réseau de Daech.
Je pense que la relation entre Manille et Washington est une relation très prometteuse. Je pense qu’elle s’oriente dans une direction très prometteuse, et je pense que nous verrons une coopération accrue entre nos deux pays en matière de lutte contre le terrorisme. Il ne s’agit pas seulement, donc, de la libération de la ville de Marawi ; il est important pour nous de prendre en charge les conditions qui puissent contribuer à la montée d’une organisation terroriste. Alors, à mesure que nous irons de l’avant avec les Philippines, nous envisagerons d’autres types de partenariat pour améliorer la sécurité aux frontières, améliorer le partage de l’information, améliorer la coordination entre les différents organismes d’application de la loi, etc.
MODÉRATEUR : Merci, M. l’Ambassadeur Sales, et je ferai remarquer à l’intention des participants que l’Ambassadeur Sales voyage à travers le monde, abordant toute une gamme de mesures, de tendances et de mises à jour dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que les actions entreprises pour vaincre Daech. Et nous lui en sommes reconnaissants.
De retour en Afrique, pour la prochaine question, Geoff Hill et le Washington Times ont fait remarquer que M. Perry, le secrétaire chargé de l’Énergie, avait fait des commentaires lors de sa visite en Afrique du Sud l’année dernière, sur le fait que les groupes terroristes étaient capables de recruter des personnes sans emplois, souvent là où il y avait un manque d’industrialisation, lui‑même basé sur un manque d’accès à l’électricité. Pourriez-vous nous parler un peu de ce lien entre le développement et l’attractivité de ces groupes extrémistes, Monsieur ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Oui, merci de votre question. Je pense que le développement et la lutte contre le terrorisme vont vraiment de pair. Les pays qui ont des économies industrielles bien développées et qui sont couplées avec des institutions démocratiques bien développées ont une sorte de résilience intrinsèque au terrorisme. Les pays développés, démocratiques et libéraux offrent à leurs citoyens des moyens légitimes d’expression et de réparation. Le recours à la violence pour tenter d’atteindre des objectifs politiques n’est jamais approprié, mais dans une démocratie, dans un pays développé où il existe la possibilité de pouvoir s’exprimer aux urnes, ce recours à la violence est d’autant plus inapproprié. Et les pays bien développés en termes économiques, les pays bien développés en termes d’institutions démocratiques, font preuve de ce type de résilience intégrée face au terrorisme. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils soient immunisés, mais qu’ils soient moins susceptibles d’y céder. Et donc, je pense que le secrétaire avait raison d’établir un lien entre le développement et le fait que certaines populations soient inoculées contre l’appel trompeur du radicalisme.
MODÉRATEUR : Nous avons une question de suivi de Jefferson Antiporda, à Manille. Allez-y, monsieur, présentez votre organe de presse et posez votre question.
QUESTIONS : Oui, bonjour. Allô ?
MODÉRATEUR : Allez-y, monsieur, posez votre question, je vous en prie.
QUESTION : Allô ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Oui, allô ?
QUESTION : Oui, désolé. Je voulais juste savoir si vous aviez des informations sur les signalements de regroupement de Daech ici, en Asie du Sud-Est. Quelle sont les dernières informations que vous avez sur la région ? Et que font les États-Unis pour protéger d’une manière ou d’une autre leurs alliés comme les Philippines et d’autres pays d’Asie du Sud-Est contre les menaces terroristes ? Je vous remercie.
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci de votre question. La présence de Daech en Asie du Sud‑Est est une source de grande préoccupation pour nous. Bien sûr, l’exemple le plus visible de ce phénomène a été de voir le réseau Daech aux Philippines prendre le contrôle de Marawi et tenir la ville pendant plusieurs mois. Heureusement, les Philippines ont pu reprendre ce territoire, avec l’aide des États-Unis et d’autres pays de la communauté internationale. Mais cela ne signifie pas que la menace dans la région soit terminée. Les combattants de Daech, les idéologues de Daech, les recruteurs de Daech sont toujours actifs. Certains sont actifs aux Philippines, d’autres sont actifs dans d’autres pays de la région. Ainsi, les États-Unis et le département d’État, en particulier, regardent de très près ce qui peut être fait.
Nous devons renforcer les capacités de nos partenaires dans la région pour améliorer la sécurité aux frontières. Nous avons besoin d’un meilleur partage d’informations entre les pays de la région et entre la région elle-même et les États-Unis. Nous devons parler entre nous, nous donner nos listes respectives de terroristes connus et présumés ; nous devons mieux examiner les données de voyage des compagnies aériennes qui opèrent dans la région et entre la région elle-même et d’autres dans le monde. Ce ne sont là que quelques-unes des choses que nous étudions actuellement et que nous espérons étendre, même s’il y a d’autres exemples de recours à des outils civils et d’application de la loi pour continuer à porter atteinte à Daech et en assurer la défaite pérenne.
MODÉRATEUR : Je pense que nous avons le temps pour seulement deux autres questions. Nous avons de nouveau une question de suivi de Dalia al-Aqidi, pour 218 Libyan TV. Allez-y, posez votre question.
QUESTION : Merci beaucoup. Je suis animateur de talk-show politique, de Washington. Ma question fait juste suite à celle de la politique des États-Unis en Libye. De nouvelles mesures sont‑elles prises au département d’État pour changer les politiques afin d’augmenter leur présence sur place, comme l’ouverture de l’ambassade, etc. ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Merci, nous n’avons rien à annoncer à ce sujet. Nous espérons que la situation en termes de sécurité en Libye continuera de s’améliorer au point où il sera possible de rouvrir un établissement dans le pays. Comme vous le savez, à l’heure actuelle, nos diplomates, qui travaillent en collaboration avec nos partenaires libyens, sont basés à Tunis, et nous espérons qu’à l’avenir, les conditions s’amélioreront au point de pouvoir retourner à Tripoli. Mais nous n’avons rien à annoncer à ce stade.
MODÉRATEUR : Et une dernière question de la file d’attente, alors que nous arrivons presque au bout du temps qui nous est imparti. Tayo Olanipekun, à Lagos, au Nigeria, votre question, s’il vous plaît.
QUESTIONS : Oui, merci. Je m’appelle Tayo, je vous appelle de Lagos. [INAUDIBLE] vous demandant que désormais, au Nigeria, nous avons d’autres formes de militantisme [INAUDIBLE] si votre [INAUDIBLE] cette forme de terrorisme, cette forme d’attaque, y a-t-il une sorte de classification, parce que comme nous l’avons vu ici, on croit que c’est un élément de Boko Haram [INAUDIBLE]. Avez-vous des informations à ce sujet ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Je suis désolé, j’ai du mal à entendre votre question. Pourriez‑vous répéter, s’il vous plaît ?
QUESTION : D’autres types d’attaques que nous avons dans les communautés au Nigeria sont d’autres organisations, avez-vous des informations [INAUDIBLE] que ce sont les éléments de Boko Haram qui ont été [INAUDIBLE] les parties nord du Nigeria qui sont à la tête de ces actions. Avez-vous une [INAUDIBLE] attaque ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Je suis vraiment désolé, je crois que la ligne était entrecoupée et je ne suis pas sûr d’avoir bien entendu votre question en détails. Permettez-moi de dire qu’en général, les menaces terroristes croissantes dans cette partie de l’Afrique, au Maghreb, au Sahel et ailleurs en Afrique sont un grand sujet de préoccupation pour les États-Unis. C’est une partie du monde où différents groupes terroristes se chevauchent. Pas seulement des éléments d’Al-Qaïda, mais aussi des réseaux affiliés à Daech et d’autres encore. En raison de ce groupe de menaces, il est important pour nous, aux États-Unis, et pour nos partenaires, en Europe, et ailleurs dans le monde, de rester engagés. Notre objectif ici est d’améliorer continuellement les capacités de nos partenaires locaux, de les aider à sécuriser leurs frontières, de les aider à enquêter sur les crimes liés au terrorisme, de les aider à prévenir les attaques terroristes, de les aider à répondre aux attaques quand elles se produisent, en temps réel. Et à termes, l’intérêt des États-Unis est de s’assurer que nos partenaires possèdent eux-mêmes ces compétences et qu’ils n’aient pas besoin de se tourner vers des tiers pour assurer leur sécurité.
MODÉRATEUR : Merci, M. l’Ambassadeur Sales. Avant de conclure, avez-vous quelques dernières remarques que vous souhaiteriez faire ?
M. L’AMBASSADEUR SALES : Je remercie tout le monde d’avoir participé à cet appel et de m’avoir donné l’occasion de partager le point de vue des États-Unis sur la prochaine étape de la campagne de lutte contre Daech. Nous avons obtenu de grands succès en Syrie et en Iraq en détruisant le soi-disant califat et en libérant des millions de personnes des griffes de Daech. Maintenant, il est important pour nous de réaliser un pivot et de réorienter nos efforts, de les compléter avec des outils du secteur civil et d’autres relatifs aux forces de l’ordre, en coordination avec nos partenaires du monde entier. Daech est une menace adaptative et nous devons nous y adapter pour assurer la sécurité de nos populations. Merci encore du temps que vous m’avez accordé.
MODÉRATEUR : Merci encore. L’ambassadeur Nathan Sales est le coordinateur pour la lutte contre le terrorisme du département d’État. Voilà qui conclut l’appel d’aujourd’hui ; merci à tous de vous être joints à nous et d’y avoir participer. Si vous avez des questions sur l’appel d’aujourd’hui, vous pouvez contacter le Centre médiatique régional de l’Afrique à l’adresse électronique suivante : afmediahub@state.gov. Je vous remercie.
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Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.