2è volet des Journées d’Échange d’EPUViMAM : Les diabétiques témoignent
Après la réussite du premier volet, l’Association Ensemble Pour Une Vie Meilleure au Mali (EPUViMAM) a organisé le deuxième volet de ses échanges le jeudi 12 décembre 2024 au Centre de Médecine du Sport. Ce volet était dédié aux témoignages des diabétiques.
« Les Rencontres du Diabète : Témoignages des diabétiques, les médecins à l’écoute », tel est le thème retenu pour ce 2è volet des échanges initiés par l’association Ensemble Pour Une Vie Meilleure au Mali (EPUViMAM). Ainsi, les diabétiques, de même que les médecins sont sortis massivement ce jeudi 12 du dernier mois de l’année pour prendre part à ces échanges. Pour l’occasion, les médecins ont apporté un plateau technique permettant le contrôle de la glycémie et l’hypertension. A côté de là un buffet est servi à ceux qui sont venus à jeun pour se dépister du diabète.
Simultanément dans la salle de conférence du centre, les diabétiques se confient aux médecins. Ils parlent de leur quotidien, des difficultés qu’ils rencontrent espérant avoir des propositions de solutions de la part des médecins. Ils partagent surtout leurs astuces pour vivre avec cette maladie qui touche des milliers de Maliens.
Maïmouna Sanogo
Mon problème c’est que je ne peux pas endurer la moindre faim. Quand j’ai faim, j’ai tellement mal que je grelotte. Depuis que j’ai eu cette maladie, je n’ai jamais jeûner. Le médecin m’a déclaré que je ne peux pas jeûner.
Kadiatou Diallo
J’ai contracté le diabète en 2009. Depuis cette date, je suis normalement mon régime. Et je n’observe pas le mois de ramadan.
Fatoumata Boundy
J’étais diabétique sans le savoir. C’est en 2011 quand lorsque j’allais à la Mecque, au Centre islamique, quand ils ont effectué la visite médicale des pèlerins, je le suis rendue compte que j’avais un taux de sucre très élevé. Le médecin avais même eu peur. Mon taux de glycémie était supérieur à 3g. Mais, le médecin m’a prescrit une autre analyse pour être sûr. Les résultats de cette analyse ont confirmé les soupçons du médecin. Depuis ce jour, je suis sous traitement avec Dr. Diakité au CHU Luxembourg. Chaque jour, je fais deux prélèvements. Une fois par mois, je lui ramène les résultats et il me donne des conseils. Toutefois, j’ai associé aux médicaments modernes d’autres produits à l’indignat si bien que mon taux de glycémie ne dépasse plus la normale. Mon taux de glycémie varie entre 0,85 et 1,20g. Le diabète est une maladie qui nécessite une surveillance sérieuse. Il faut également suivre les conseils de ton médecin traitant. Concernant mon alimentation, quand j’ai envie du riz, je ne prends pas du riz padi, ni du riz blanc. Je prépare plutôt les résidus (sènèdialan). Au-delà, je mange le fonio. Je mange également du plantain quand j’en ai envie, mais pas la nuit.
Aussi, je fais du footing chaque jour après la prière de Fadjr et le soir vers 17h.
Dr. Mahamane Maïga
Généralement, c’est les mercredis que madame Cissé passe à la clinique. Chaque fois, il me disait de venir me dépister. Je lui ai toujours dit que je n’ai rien. Un jour, je suis passé la voir et je me suis retrouvé avec un taux de glycémie de plus de 3g. Immédiatement, il m’a prescrit un traitement que j’ai suivi. En moins de deux semaines, mon taux s’est régularisé. Il faut reconnaître que je suis sportif. Je marche beaucoup. Je fais tout à pied. Le problème au Mali c’est que notre alimentation de base est trop riche en sucre. En plus dans les villes les gens sont sédentaires.
J’attire l’attention des uns et des autres de faire attention aux médicaments traditionnels. J’en est expérimenté un qu’une connaissance m’a donné. Mais, je me suis rendu compte que ce médicament a augmenté mon taux alors que celui-ci était normal depuis plus de 10 mois. Tout ce qu’on dit sur les médicaments traditionnels n’est vrai.
Il y a également un fait alarmant à Bamako. Beaucoup de gens qui font des travaux physiques sont diabétiques sans le savoir du fait qu’ils pratiquent des activités. Mais, le jours où ils vont tomber malade et font quelques jours sans bouger leurs taux montent.
Ce que je peux dire aux diabétiques, qu’ils comprennent que le diabète n’est pas une fatalité. On peut bien vivre avec le diabète.
A noter que cette initiative a été salué autant par les diabétiques, les non diabétiques qui étaient venus se dépister que par les médecins.
Vivement le 3è volet !
Leveilinfo.net