ELEVAGE PERI URBAIN : Les acteurs en quête de nouveau modèle
Les acteurs du secteur de l’élevage étaient en atelier les jeudi 11 et vendredi 12 juillet dernier à l’hôtel Olympe pour réfléchir sur un nouveau modèle de développement de l’élevage péri urbain. Ledit atelier était organisé le ministère de l’élevage et de la pêche avec l’accompagnement du groupe thématique des PTF du secteur de l’élevage et de la pêche.
Le cheptel malien est l’un des plus importants de la sous-région. Il est estimé à 13 234 158 bovins, 22 207 301 ovins, 30 661 134 caprins, 619 942 équins, 1 214 379 asins, 1 317 057 camelins et 57 438 542 volailles (DNPIA, 2022). Ce qui place le Mali comme le premier pays d’élevage de la zone Uémoa et le deuxième pays après le Nigéria dans l’espace Cédéao par l’importance des effectifs et la diversité des races animales.
Le secteur agropastoral contribue pour environ 33% du PIB et joue un rôle d’avant plan pour l’économie et pour la population. Le sous-secteur élevage contribue à hauteur de 80% des revenus pour les pasteurs et 18% pour les agropasteurs et est la principale source de revenus pour plus de 30% de la population malienne. L’élevage est le 3è produit d’exportation du pays après l’or et le coton.
Malgré son importance dans l’économie, l’environnement et les société pastorales, l’élevage est confronté à certains défis majeurs dont la faible productivité, l’insécurité foncière, la faible organisation des acteurs. C’est pourquoi, le ministère de l’Elevage et de la Pêche en collaboration avec le groupe thématique des PTF du secteur de l’élevage et de la pêche a organisé un atelier de réflexion le jeudi 11 juillet à l’hôtel Olympe en vue d’élaborer un nouveau modèle de développement de l’élevage péri urbain.
« L’organisation de cet atelier de réflexion sur l’élevage péri urbain, enjeux, défis et perspectives se veut une réponse à une doléance formulée auprès des partenaires techniques et financiers en octobre 2023. Il s’agit aujourd’hui de répondre à un problème qui se pose avec acuité, le développement des activités d’élevage dans les zones péri urbaines », a expliqué le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Youba Ba lors de l’ouverture dudit atelier. « Le système de production au Mali est basé essentiellement sur un modèle extensif où la transhumance et les mouvements du cheptel ont un rôle central. L’expansion de l’élevage péri urbain offre des opportunités d’emploi pour les populations urbaines majoritairement jeunes autant qu’il constitue une alternative pour le marché intérieur en produits animaux », a ajouté le ministre avant de déplorer que les contraintes auxquelles se heurte l’élevage péri urbain ne lui permettent pas de tirer les meilleures parties des opportunités qu’offre la croissance de la demande marchande en produit alimentaire liée à l’augmentation de la population urbaine. Pour le ministre Ba, cet atelier de réflexion a pour finalité d’élaborer un modèle qui puisse être un levier de croissance, pourvoyeur de richesse et créateur d’emploi.
Au Mali, la coopération belge s’est concentrée sur les domaines spécifiques de l’élevage et de la pêche. Deux domaines qui occupent le rôle de premier plan à la fois pour la population et pour l’économie du pays. D’ailleurs, c’est la Belgique qui assure le lead du groupe thématique des PTF élevage et pêche au Mali. Dans le passé, la Belgique a travaillé avec les services techniques de l’Etat notamment pour l’amélioration génétique des races animales locales, l’amélioration des techniques de gestion des troupeaux et de l’accès aux ressources pastorales ainsi que pour la valorisation des produits et aliments, a rappelé le chef de la coopération belge au Mali, Corentin DELEPAUT qui a représenté le chargé d’affaires de l’ambassade du Royaume de Belgique au Mali. En ce qui concerne la pêche, continue M. DELEPAUT, la coopération belge appuie le Mali en vue de favoriser le développement de la pisciculture communautaire. Il a réitéré l’engagement de son pays aux côtés du Mali pour relever les multiples défis qui se posent en particulier dans les domaines de l’élevage et de la pêche.
Yacouba Traoré
