« Faire de la lutte contre la corruption un règlement de comptes est abject et crapuleux », Mamadou Sinsy Coulibaly, président de l’ODDHDM
Les responsables de l’Observatoire pour la défense des droits de l’homme et de la démocratie au Mali (ODDHDM) ont organisé le 24 février 2024 à la Maison de la presse, une conférence de presse pour lancer ses activités.
Le thème était « La corruption, démocratie et droit de l’homme au Mali ».
Le coordinateur général de l’ODDHDM, Youssouf Sanogo a indiqué que la préservation des acquis démocratiques est un devoir citoyen pour tout démocrate. Il a précisé que l’ODDHDM est loin de rivaliser les autres organisations des droits de l’homme, n’a pas d’agenda caché, son seul combat est la protection et la promotion des droits humains, la lutte contre la corruption ainsi qu’à la préservation des acquis démocratique.
Le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, un des panelistes, a présenté le thème sur la liberté d’expression. Pour lui, la liberté d’expression est un ensemble dont la liberté de la presse qui est encadré par les lois et les textes.
Auparavant, le président de l’ODDHDM, Mamadou Sinsy Coulibaly, a indiqué que le fléau de la corruption est tel aujourd’hui qu’il est devenu un phénomène compris comme inhérent, voire partie intégrante de la culture de gestion des affaires publiques, une composante des échanges et des relations de travail. « Qui ne lutte pas ou n’empêche pas la corruption et ne bannit pas les errements et les absurdités criminelles de la corruption gangreneuse et de la mauvaise gouvernance, ces hommes et ces femmes, engagés dans les pratiques de corruption sont responsables et coupables du retard économique de notre pays, en anéantissant les efforts des entrepreneurs pour la création de la richesse nationale », a-t-il souligné. Aujourd’hui dans notre pays, où la société est frugale et inégalitaire, survivant sous les contraintes et la réduction des libertés individuelles, c’est une société archaïque, sous-développée, ignorante qui ne serait jamais ni souveraine, ni indépendante, a-t-il ajouté. Pour M. Coulibaly, une lutte sélective contre la corruption est assimilable à une prise d’otage. Et de poursuivre que faire de la lutte contre la corruption un règlement de comptes est abject et crapuleux. Il a expliqué que les conséquences de l’injustice et du harcèlement dans le cadre de la lutte contre la corruption sont la frustration et la destruction morale de la personne humaine, la fragilisation de la personne morale. M. Coulibaly dira que la lutte contre la corruption ne doit pas être arrimée à des fins politiques, ni engagée dans le populisme. Elle ne doit pas également être téléguidée par qui que ce soit, ni par un groupe professionnel donné.
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