ISO 30 500 et 24 521 : APA outille les vidangeurs du Mali
L’Association panafricaine des Acteurs de l’Assainissement (APA), avec le financement de l’Institut américaine de normalisation (ANSI), a organisé un atelier de formation de deux jours sur les normes ISO 30 500 et 24 521 au bénéfice des vidangeurs du Mali. C’était les 24 et 25 mars à l’Hôtel Radisson Blu.
Selon Mamoudou Sangaré de l’association sénégalaise de normalisation, représentant de l’Institut américaine de normalisation, la norme ISO 30500 a été développée en 2018. Elle renvoi vers la toilette innovante qui utilise moins d’eau et permet de gérer mieux les déchets fécaux. Quant à la 24 521, elle a été développée en 2016. Cette norme, d’après M. Sangaré, est relative au management du système d’assainissement des toilettes, de la fausse septique, du transport aux dépôts de la station d’épuration et de la récupération. Ainsi, dans sa volonté de vulgariser l’adoption des normes, l’Institut américain de normalisation (ANSI) a financé l’Association panafricaine des Acteurs de l’Assainissement (APA) pour qu’elle outille les vidangeurs du Mali sur ces deux normes ISO.
Pour ce faire, Mme Diallo Sokona Badji Simaga, secrétaire générale de l’association des vidangeurs du Mali (ASSALIP), a indiqué que leurs partenaires sénégalais sont venus leur dispenser une formation de deux jours pour leur expliquer ce que c’est une norme. «Etant donné que nous évoluons dans l’assainissement autonome, nous avons besoin de savoir ce qui se passe dans le monde », a souligné Mme Diallo. D’après Dr Papa Samba Diop, un des formateurs, une norme ne saurait être une contrainte. Elles ne sont que des références, ajoute-t-il. Pour lui, les normes aident à la fois le producteur, le fournisseur et le consommateur, et aident aussi l’Etat parce que, dit-il, celui-ci a besoin des références pour réguler.
Avantages de l’adoption de la 30 500 et de la 24 521
Si cet atelier vise un objectif, c’est bien l’adoption des normes ISO 30 500 et ISO 24 521. A écouter Mamadou N’Diour, secrétaire général de l’association des acteurs de l’assainissement du Sénégal et représentant du président de l’APA, les avantages de l’adoption de ces normes sont multiples. « Pour prétendre à gagner certains marchés, il faut avoir une certaine certification. Elle permettra aux acteurs d’avoir des investissements pour le secteur. Si le secteur est normalisé, les partenaires financiers viendront parce qu’ils auront une visibilité sur l’activité. Elle permet également de fiabiliser le secteur. Car, le secteur protège l’environnement et préserve la santé des populations », a expliqué Mamadou N’Diour. Mieux, la secrétaire générale d’ASSALIP ajoute que l’adoption de ces normes au Mali permettrait de réguler le secteur de l’assainissement puisque jusqu’à présent, martèle-t-elle, les vidangeurs du Mali sont encore dans l’informel. Or, leur souhait que l’administration fasse d’eux des acteurs clés de l’assainissement. Ce qui est impossible avec le statut informel des vidangeurs. D’ailleurs, elle s’est réjouie de l’amélioration du programme national de l’assainissement où les boues de vidange étaient le parent pauvre. Dans la nouvelle mouture, rapporte Mme Diallo, l’accent a été mis sur les boues de vidange. Ainsi, annonce-t-elle, les vidangeurs auront désormais des agréments, le statut de vidangeur et un manuel de vidangeur sera créé.
Par ailleurs, Mamadou N’Diour a indiqué que cet atelier s’inscrit dans une grande initiative lacée cette année par l’APA dénommée « une ville, une station ». Parce que, avance-t-il, ce maillon de la chaine de valeur de la filière boue de vidange manque dans beaucoup de ville africaine. C’est le cas du Mali qui manque de stations de traitement des boues de vidange. Or, la station est le maillon le plus important de la chaine de valeur d’autant plus qu’il va permettre de valoriser les déchets et de rendre la filière boue de vidange marchande. C’est pourquoi, Mme Diallo Sokona Badji Simaga a demandé de faire en sorte que le processus de réalisation des stations puisse évoluer assez rapidement. « Depuis déjà un an, deux projets sont là pour la construction des stations de traitement des boues de vidange. Mais jusqu’à présent les choses traînent », constate-t-elle avec amertume.
En tout état de cause, Mamoudou Sangaré a souligné qu’il y va de l’intérêt du Mali de mettre en œuvre ces normes au niveau national. En l’absence des stations de traitement des boues de vidange, l’administration peut approcher l’Amanorm (agence malienne de normalisation) pour voir les possibilités de mettre ces normes en vigueur au niveau national, a-t-il proposé.
Yacouba Traoré