Crise sécuritaire au Mali : les victimes réclament la réparation
Dans le cadre de la semaine des victimes, organisée par la COMADDH, une conférence débat a été organisée sur le thème : droit à la vérité, acquis et attentes. C’était le lundi 21 décembre 2020 à la Maison de la Presse. Elle était animée principalement par deux commissaires de la CVJR et la présidente du Conseil National des Victimes (CNV).
« Nous avons passé plus de deux ans dans les dépositions qui se chiffrent aujourd’hui à 19 200 dépositions. Celles-ci vont continuer jusqu’en juin 2021. Nous risquons de mourir sans réparation », s’inquiète Mody Samba Touré, membre de la coalition malienne des associations des victimes civiles. Pour lui, les audiences publiques, les séminaires, les fora qui ont été organisés sont bons mais la réparation serait mieux. Car, selon M. Touré, l’objectif final de toutes les victimes est cette réparation.
Toutefois, Mohamed Ould Sidi Mohamed, commissaire à la CVJR, a tenu à rassurer les victimes. En annonçant que sa structure a élaborée la politique nationale de réparation qui est actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement. En plus, il ajoute que la CVJR a prévu toute une batterie de recommandation qu’elle va soumettre aux plus hautes autorités afin que toutes les préoccupations des victimes soient prises en charge.
Par ailleurs, les victimes se réjouissent de certains acquis en leur faveur. Il s’agit notamment du transfert du dossier des massacres d’Aguelhok devant la Cour Pénal Internationale, de la condamnation d’un des auteurs des destructions des monuments et mausolées de Tombouctou, etc.
Pour rappel, la semaine des victimes de cette année qui a commencée le dimanche 20 décembre 2020 est la 5è édition organisée par la Coalition Malienne des Défenseurs des Droits de l’Homme (COMADDH). Selon la présidente du Conseil national des victimes, Mme Haïdara Aminai Maïga, la semaine des victimes est l’expression de la volonté de la COMADDH de renforcer davantage les victimes. Pour Mohamed Ould Sidi Mohamed de la CVJR, c’est un espace qui rapproche davantage les différentes parties prenantes.
Yacouba Traoré
