Lancement du Programme d’appui à l’inclusion scolaire au Mali (PAIS)
250.000 enfants maliens, dont au moins 50% de filles, déscolarisés et non scolarisés seront réinsérés/insérés et maintenus à l’école d’ici 2022.
Avec l’appui financier de l’Union européenne, le Ministre de l’Education nationale, Pr Abinou Témé en compagnie de son homologue en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a procédé, le jeudi 13 décembre 2018, au lancement officiel du Programme d’appui à l’inclusion scolaire au Mali (PAIS). Ledit programme est mis en œuvre par l’UNICEF, le Programme Alimentaire Mondial (PAM), le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et l’international Rescue Committee (IRC). Les travaux du lancement se sont déroulés à Kodian dans la commune rurale de Nossombougou sur la route de Kolokani. Ce programme a pour objet de réinsérer des enfants non scolarisés ou déscolarisés dans le système éducatif visant 250.000 enfants, dont au moins 50% de filles.
Pour la circonstance, la cour de l’école fondamentale de Kodian était bondée de mondes, élèves, parents d’élèves et délégations venues des alentours du village. On notait la présence effective de l’ambassadeur de l’Union européenne et des représentants de l’UNICEF, du PAM et du Consortium (IRC-NRC).
Pour la Porte-parole des Enseignants, Mme Dembélé Ami Diallo, l’école fondamentale de Kodian fut créée en 2000 et compte actuellement 202 élèves (89 filles et 113 garçons) pour 6 cours. Depuis 2015, elle est une école à Cantine grâce au PAM. Cette cantine, explique-t-elle, a permis de maintenir les élèves à l’école et rehaussé le taux de scolarisation. Avant de citer quelques difficultés que l’école connaît actuellement notamment le manque de clôture, le mauvais état des salles de classe et des latrines, le problème de logement pour les enseignants et l’absence de réfectoire pour les élèves.
Au nom de l’ensemble des partenaires de mise en œuvre du Programme d’Appui à l’Inclusion Scolaire au Mali (PAIS) à savoir, l’UNICEF, le PAM, le consortium IRC/NRC, le Directeur adjoint du PAM a expliqué que le taux de scolarisation primaire était en croissance au Mali durant la décennie passée. Cependant, ajoute-t-il, depuis 2010, les principaux indicateurs d’éducation sont en décroissance, cela particulièrement dans les régions du Centre et du Nord suite à la crise.
Une disparité grandissante entre les filles et les garçons
A son avis, on observe une disparité grandissante entre les filles et les garçons, et bon nombre d’enfants issus du milieu rural et des ménages pauvres n’ont pas accès à l’éducation.
« 1,2 million d’enfants âgés de 7 à 12 ans sont en dehors du système scolaire au Mali, soit près de 50% de la population des enfants en âge d’aller à l’école primaire. C’est dans ce cadre que le Programme d’Appui à l’Inclusion Scolaire au Mali (PAIS) a été développé afin de combler les besoins aux différents niveaux et dans différents domaines pour améliorer la scolarisation des enfants au Mali », a précisé le Directeur adjoint du PAM.
A son tour, le chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, a introduit ses propos par une citation : « Tous les Hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Selon lui, connaître ce droit ne suffit pas à en faire une réalité. « L’éducation n’est pas seulement une affaire de spécialistes, d’experts. C’est un enjeu qui se pose aujourd’hui et qui conditionnera le Mali de demain », a-t-il souligné. Avant de rappeler que pour la période 2014-2020, l’aide de l’Union européenne à l’éducation dans 40 pays est d’un montant d’environ 3.000 milliards de F CFA. Au Mali, ce sont plus de 65 milliards de F CFA qui ont été mobilisés pour l’éducation fondamentale…, indique son Excellence Alain Holleville.
Pour sa part, le Ministre de l’Education nationale, Abino Témé, a invité les différents acteurs intervenant dans la mise en œuvre de ce projet à jouer chacun son rôle qui est le sien pour permettre l’atteinte des objectifs fixés.
A préciser que ce programme va durer 4 ans (2018-2022) et sera mis en œuvre dans plus de 6.000 écoles des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Ménaka pour un coût de 40 millions d’euros.
Drissa Kéita