Le statut de l’opposition est l’un des moyens privilégiés de rééquilibrer les institutions de la République. Un moyen pour l’opposition de disposer des droits et des devoirs.
Le rôle de l’opposition est essentiel en démocratie. C’est pourquoi certains pays, comme le Mali, lui ont donné un statut avec des avantages qui lui permettent de jouer pleinement son rôle.
Cependant, certains affirment, au contraire, que la création de ce statut permet au pouvoir en place de mieux contrôler l’opposition. Un pouvoir qui se limite uniquement à l’opposition officielle et ne tient pas compte des propos de l’opposition radicale ou extra parlementaire.
Les politiques en Afrique et ceux du Mali, en particulier, ont la phobie de l’opposition, car les opposants sont souvent écartés de toutes les fonctions nominatives. Ce qui crée une situation de » traversée du désert ». La phobie de l’opposition conduit souvent à créer un » faux consensus » dont les conséquences peuvent être néfastes et entraver la bonne marche de la démocratie; on refuse de dire la vérité afin de conserver les avantages ou privilèges.
Avec le statut de l’opposition et les avantages qui sont lui rattachés, on peut oser dénoncer, en toute liberté, des pratiques antidémocratiques.
Les avantages accordés au chef de file de l’opposition ne sont pas des privilèges venant d’un fonds privé. Ce dernier doit avoir un budget pour faire fonctionner, de manière efficace, son cabinet, composé des techniciens aptes à faire des enquêtes sérieuses concernant les gouvernants. Il bénéficie de droits et de devoirs encadrés par la loi. Il est l’interlocuteur privilégié de l’exécutif et peut demander à être reçu ou convoqué par le président de la République ou le premier ministre.
Le chef de file de l’opposition bénéficie, en fonction des pays, d’un siège ou des bureaux, reçoit d’un fonds de fonctionnement prélevé sur le budget de l’État. Il peut bénéficier de la mise à disposition d’un chef de cabinet, d’un secrétaire et d’un chauffeur.
Au Mali, le chef de file de l’opposition bénéficie des mêmes droits que le vice-président de l’Assemblée nationale. Il est entretenu par l’argent du contribuable.
Moussa Danioko, journaliste malien résident au Gabon