Moussa Sinko Coulibaly: un grand stratège et un homme de réseaux

Moussa Sinko Coulibaly: un grand stratège et un homme de réseaux

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Moussa Sinko Coulibaly

L’arrivée prochaine de l’ex Général Moussa Sinko Coulibaly et actuel directeur général de l’école de maintien de la paix, homme de réseaux, est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir et pour les partis politiques classiques.

Cet officier supérieur de l’armée malienne a suivi toutes les formations inter-armes bien accomplies. Pendant son parcours militaire, il est passé par le Prytanée militaire de Kati, aux classes préparatoires de La Flèche en France, de 1990 à 1992, à la prestigieuse école française de Saint-Cyr où il est diplômé en 1995, à l’école supérieure d’application du génie d’Angers en France avec un brevet de chef de section du génie militaire en 1996.

Après son retour au Mali, il sera nommé instructeur à l’école militaire inter-armes (EMIA) de Koulikoro de 1996 à 1998, puis commandant de compagnie de génie militaire de 2000 à 2001.Il fut observateur militaire des Nations-Unies au sein de la Monuc en RDC de 2002 à 2004.

Moussa Sinko Coulibaly fut directeur des études à l’EMIA de 2006 à 2010, chef de la division opérationnelle du génie militaire de 2000 à 2006, et directeur de l’instruction de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de 2010 à 2012, avant d’être nommé directeur de cabinet de l’ex putschiste, l’ex capitaine Amadou Haya Sanogo.

Le Général démissionnaire a suivi d’autres formations comme le cours de planification opérationnelle de KAIPTC au Ghana et au Cameroun où il a obtenu le Master II en stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits et des catastrophes au Centre de recherche et d’études politiques et stratégiques. Il a suivi le cours de perfectionnement des officiers subalternes du génie militaire en Allemagne. Il a participé à différentes formations de renforcement de capacité comme le cours d’observateur militaire à Zambakro en Côte d’Ivoire en 2001, le stage de maintien de la paix du centre Pearson à Koulikoro en 2002, et le cours d’orientation de la défense du collège national de défense des Pays-Bas en 2004.

L’ancien membre du gouvernement Cheick Modibo Diarra connaît bien les rouages de l’État et qui doit s’entretenir avec les responsables de la société civile. Parmi ses proches conseillers, on retrouve, l’ancien ministre de la Justice, Malick Coulibaly.

L’ex Général est dans la légalité. Il existe une disposition légale pour qu’un militaire milite dans un mouvement ou un parti politique de son choix, ou pour qu’il se présente à une élection politique. Dans ce cas, il doit rendre au préalable sa démission au moins six mois avant la date limite de dépôt des candidatures ». Moussa Sinko Coulibaly a des ambitions pour le Mali. Ce choix est lié à son ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis auxquels son pays est confronté.  » Je continuerai à servir mon pays en tant que civil partout où besoin sera », a-t-il écrit dans sa lettre de démission.

Après sa démission, il a dressé un réquisitoire contre le bilan de l’actuel président de la République. Et il est prêt à se mobiliser pour empêcher la réélection de ce dernier.

Par ailleurs, lorsqu’un Général renonce aux avantages et privilèges dus à son rang, ce n’est plus une affaire qu’il faut prendre à la légère. Et son arrivée sur la scène politique est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir aussi bien que pour les partis politiques classiques qui ont montré leurs limites et qui n’ont plus rien à proposer aux Maliens.

En plus, l’ex Général, un grand stratège, est un homme de réseaux tant au Mali qu’à l’extérieur. Qu’il soutienne un candidat ou qu’il se présente lui-même à la présidentielle de 2018, l’ancien directeur de cabinet du capitaine Sanogo a les moyens de sa politique. Ce n’est pas un homme seul.

Moussa Danioko, journaliste malien résident au Gabon

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