SANTE : Wash, le pan oublié dans les infrastructures de santé ?

Les services Wash (eau, hygiène, assainissement) jouent un rôle crucial dans les structures de santé. Cependant, le Wash semble être oublié dans les plans de construction des infrastructures de santé, si l’on se réfère au taux d’accès aux services Wash dans les établissements de santé qui sont 26 % pour l’eau et 5% pour l’assainissement.

Les services Wash (eau, hygiène, assainissement) renforcent la capacité des systèmes de santé à faire face aux situations d’urgence, à développer des réponses efficaces face aux catastrophes naturelles et aux épidémies, et à les contrôler lorsqu’elles surviennent. Les résultats en matière de santé maternelle, néonatale et infantile sont améliorés grâce à l’eau potable en continu, aux installations de lavage des mains en bon état, aux ouvrages d’assainissement en bon état et à l’application des bonnes pratiques d’hygiène et de nettoyage régulier. Malgré ce rôle important reconnu aux services Wash dans les établissements de santé, ils semblent oubliés dans ces structures.

Selon le rapport d’étude d’évaluation globale de l’ensemble des établissements de santé du Mali en termes de besoins d’accès aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement le taux d’accès à l’eau et à l’assainissement est respectivement 26 % et 5 %.

S’agissant de l’hygiène, la disponibilité d’installation élémentaire de lavage des mains au savon est de 14%. En ce qui concerne les établissements de santé, 42% disposent des installations d’hygiène des mains fonctionnelles dans les salles de soin et à moins de 5 m des toilettes ; 52% séparent leurs déchets en toute sécurité.

Globalement, le taux d’accès à l’eau et à l’assainissement à l’échelle nationale était respectivement de 72,1% et 45 %, selon le rapport de la DNH et de la DNACPN de 2023. Toutefois, la majorité du financement du secteur eau, hygiène et assainissement provient de l’aide extérieure, représentant environ 80% (Rapport Trackfin, 2023).

Aussi, l’EDSM VI (Enquête Démographique et de Santé au Mali), réalisée en 2018, a révélé que le taux de mortalité infanto-juvénile était de 101‰ et celui des femmes âgées de 15 à 49 ans était de 3.54‰. La même étude estimait à 35% le taux de défécation à l’air libre pratiqué par les enfants de moins de 02 ans, tandis que le taux national était de 5%.

Pour rappel, le Mali a souscrit aux objectifs de développement durable (ODD). L’ODD 3 promet la santé et le bien-être à tous et à tout âge d’ici 20230. Tandis que l’ODD 6 promet l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et la gestion durable des ressources en eau d’ici 2030. Les services Wash (eau, hygiène et assainissement) sont indispensables dans les établissements de santé pour atteindre les objectifs sanitaires nationaux et les objectifs de développement durable.

Yacouba Traoré