Journée internationale de la fille : Plan international Mali prépare les filles à diriger
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la fille, Plan international Mali a lancé, le mardi 4 octobre, l’édition 2022 du Girls Girls Take Over (les filles prennent la parole, les filles aux commandes). C’est une initiative qui vise à préparer les filles à diriger. Pour l’occasion, Plan international Mali a donné son poste de directrice pays à mademoiselle Mariam Sissoko.
Plan international Mali est une organisation internationale qui œuvre pour la promotion des droits des filles. A cet égard, Plan international, à travers sa campagne « aux filles l’égalité » a initié le Girls Take Over (les filles prennent la parole, les filles aux commandes). Une initiative visant à donner aux filles une opportunité d’accès aux instances de décision. Il s’agit symboliquement de donner le pouvoir aux filles adolescentes, les stimuler et les accompagner à avoir confiance en elles-mêmes, rêver grand et croire en leurs potentiels pour accomplir tout ce à quoi elles aspirent. Pour l’édition 2022 du Girls’ Take Over (GTO), le thème central retenu est : « notre moment c’est maintenant » et le thème national : « participation des filles à la promotion de leurs droits ». L’objectif final recherché est d’offrir à des jeunes filles maliennes l’opportunité de prendre les commandes et d’occuper le fauteuil du premier ou de la première responsable d’organisations partenaires pour ainsi les initier aux réalités du pouvoir et leur donner une idée des devoirs et responsabilités du commandement.
Ainsi, Mariam Sissoko, une jeune fille, a pris les commandes de Plan international Mali et a remplacé le directeur pays, Constant Tchona, durant la journée du mardi 4 octobre. Après la passation des services, la nouvelle directrice pays a dirigé la réunion du CLT (l’équipe de leadership pays). Afin de bien manager, elle dit avoir porté la priorité à l’exploitation des documents techniques et des documents sur les principes et valeurs de Plan International. Aussi, a-t-elle échangé avec une partie de son équipe, notamment le responsable de l’équipe des urgences autour des actions humanitaires en cours et en perspective. A ses dires, des actions réponses à la crise alimentaire au nord et au centre du pays mais aussi aux catastrophes : les inondations au nord, au centre, également au Sud afin que les enfants, particulièrement les filles et les adolescentes puissent grandir et vivre normalement à l’ abris du besoin. De plus, elle a échangé autour du projet She Leads en français « elle dirige » qui intervient dans les régions de Ségou, Koulikoro, Sikasso, Bamako, Mopti et Tombouctou avec comme but de contribuer à inclure les perspectives des filles et des jeunes femmes dans les lois et politiques sensibles au genre et dans les normes et pratiques sociétales.
A titre de rappel, la journée internationale de la fille a été adoptée le 11 octobre 2012. Selon le représentant du ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, la situation a évolué positivement de 2012 à nos jours. Mais, indique-t-il, il y a toujours du chemin à parcourir pour amener les gens à changer de comportement. Selon ce dernier, l’âge de mariage pose aujourd’hui problème au Mali. « Toutes les conventions fixent l’âge du mariage à 18 ans. Or, au Mali cela est fixé à 16 ans, même à 15 ans avec l’accord des parents », a-t-il rappelé. Pourtant, d’après la directrice pays de Plan international, les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans courent plus de risques d’abandon scolaire, sont plus exposées à la violence et courent un plus grand risque de décès en raison de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Outre le mariage des enfants, constate la directrice pays, le Mali a l’un des taux les plus élevés de mutilations génitales féminines et d’excision au monde : cette pratique touche plus de 70 % des filles. Au niveau de l’enseignement secondaire technique, les filles représentent 39,5 % et au niveau du secondaire professionnel 35,16 %, selon le rapport de suivi des indicateurs 2013-2014 et 2017-2018.
Yacouba Traoré