Faladiè Solola : Le ras-le-bol des victimes de la démolition
Le Ministère des Affaires foncières, de l’Habitat et de l’Urbanisme a démoli des constructions jugées illicites dans la zone dite aéroportuaire en début d’année 2021. Cette opération a touché plus de 600 familles à Faladiè Solola. Après plus de 4 mois dans la rue, les victimes réclament aujourd’hui des dédommagements.
Il est 11 heures passées ce dimanche à Faladiè Solola. Le ciel est clair. Le soleil brille et semble chasser tous les nuages. A part le marché central à poisson et l’usine Togouna Agro Industrie, aucune construction en dur n’est visible. Seuls des arbres et quelques maisons de fortune construites en paille ou en tôle tiennent debout. En plein milieu des décombres des étages et villas est installée une bâche à quelques mètres de Togouna Agro Industrie. Sous les bâches sont réunis les victimes de la démolition de Faladiè Solola. Après plus de 4 mois passés dans la rue sans-abri, ils sont à bout de patience et expriment leur ras-le-bol.
Mme Bouaré Kadiatou Kéita, une vieille dame, se rappelle comme si c’était ce matin. « Sans avertissement, ils sont venus taper à notre porte un jeudi à 6h du matin. Pour nous demander de déguerpir. A peine que nous n’ayons terminer de faire sortir nos effets qu’ils ont engagé la démolition de notre maison. Nous sommes aujourd’hui sans-abri. Nos enfants ne vont plus à l’école. Nous n’avons plus d’argents pour payer le loyer. Donc nous avons fait des logements de fortune avec des tôles », a-t-elle témoigné.
Boubacar Wagué, président de l’association des victimes de la demolition de Faladiè Solola, n’est pas d’accord avec le terme illicite que le département a brandi pour démolir leurs maisons. A ses dires, ils ont acheté les parcelles à la Mairie du District et ont payé beaucoup d’argent au trésor pour avoir le permis d’occupation. Ce qui leur fait aujourd’hui plus mal, c’est la revente de leurs parcelles qui serait en cours. En tout cas la méthode utilisée pour la démolition sème le doute. En effet, certaines constructions ont été épargnées par la démolition et des parcelles démolies ont été données à la Femafoot, à l’ENA et le guichet unique des domaines est en cours de construction sur le site démoli.
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