Le royaume chérifien parie sur un soft power moderne, en partie dévolu à la société civile, pour consolider sa diplomatie vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne. La culture y joue un rôle important.
Fès a été la capitale du Maroc jusqu’au XIe siècle. Fondée au VIIIe siècle par Idris I, communément considéré comme le premier sultan du Maroc, elle est le symbole de la profondeur historique de la monarchie et reste, aujourd’hui, la ville dont est issue une grande partie de l’élite politique et économique du pays. La cité continue d’ailleurs à accueillir de très nombreux étudiants. L’université Sidi-Mohammed-Ben-Abdellah, qui reçoit plus de 100 000 d’entre eux, demeure le plus gros campus du pays.
Le patrimoine fassi – dont le roi Mohammed VI supervise lui-même la coûteuse réhabilitation, comme le prouve sa visite de la bibliothèque d’Al-Qarawiyyin, l’une des plus vieilles du monde, le 23 mai dernier – « est un sybole de la manière dont notre histoire peut nous aider à construire notre futur, et nous ouvrir aux autres », commente Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (Imri). Le chercheur a suivi avec intérêt l’accueil par la vieille cité impériale de la 23e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, du 12 au 20 mai 2017, dont la thématique – l’eau et le sacré – s’étalait sur de nombreux murs de la ville.