1ère EDITION de « UNE VIE, UNE EXPÉRIENCE » de l’ASSEP : Ramata DIA partage sa riche expérience avec les journalistes
Doyenne, courageuse, curieuse, expérimentée, la promotrice de Radio Guintan, Mme Ramata Dia, était l’invitée de la 1ère édition « une vie, une expérience » initiée par l’ASSEP afin que la jeune génération puisse s’inspirer de l’expérience vécue de l’ancienne génération. C’était ce samedi (3 novembre 2018) au siège de l’ASSEP à l’ACI.
« Nous avons comme invitée ce matin, une doyenne, une Amazone, une Niéleni, un soldat de la liberté de la presse au Mali, en Afrique et dans le monde, une bibliothèque, une référence, une fierté » dixit Bassidiki Touré, président de l’ASSEP.
Native de Kayes, Mme Dia embrasse le journalisme dans les années 1980 après avoir étudié les sciences au Lycée. Ainsi, en cette année (1985), elle réussit à passer au concours d’entrée au CSTI de Dakar. Après trois mois d’études, elle rentre au pays pour les vacances où elle coïncide avec une attaque à Sikasso (guerre Mali-Burkina Faso). Du coup, guidée par son sens de curiosité, elle se rend à cet endroit pour constater les faits. Alors, de retour au Sénégal, notre doyenne écrit son premier article. Ce qui marque le début d’une carrière distinctive dans l’histoire de la presse Malienne.
Audacieuse, Ramata Dia a écrit un article sur le renversement du Général Moussa Traoré qui a été bien apprécié par l’ambassadeur des Etats Unis au Mali et qui lui a valu une invitation du Gouvernement américain à effectuer une visite dans ce pays. De même, l’ambassade du Canada lui confia l’exécution d’un programme de formation sur la gestion de crise au nord du Mali.
Optimiste, elle fonda le Cigale muselé puis le groupe Finza com qui inclut la radio Guintan. Cette dernière a joué et continue de jouer un grand rôle dans la promotion des femmes.
Toutefois, pour Mme Dia, l’Etat malien néglige la presse privée. Pour elle, l’aide indirecte n’est jamais appliquée au Mali. En effet, en tant que 3ème puissance économique de l’UEMO, le Mali fait partie des pays qui accordent moins d’importance (en termes d’aide financières) à la presse privée. Ainsi, l’aide à la presse au Niger est 800 millions, au Burkina c’est 500 millions mais au Mali c’est moins de 200 millions. « Les descendants de Soundjata, Kankou Moussa, Soni Ali Ber (..) ne sont pas à être la risée de l’Afrique de l’Ouest » déplore-t-elle.
Par ailleurs, la coordinatrice du réseau Finza com a prodigué des conseils à la jeune génération. D’abord, elle a conseillé aux jeunes journalistes de lire davantage, de se former, de s’armer mentalement pour faire face à la concurrence de l’ensemble de la presse étrangère. Ensuite, elle a recommandé aux jeunes du 4ème pouvoir de ne jamais publier une information qui pourrait être démentie.
Vivement la 2ème édition !
Yacouba Traoré