La société civile préoccupée par la situation sécuritaire, politique et sociale qui prévaut au Mali à la veille de l’élection présidentielle
Après avoir échangé sur la situation sécuritaire, politique et sociale les 25, 26 et 27 juin 2018 à Bamako, les représentants des organisations de la société civile membres et non membres du conseil national de la société civile et ses démembrements au niveau des régions et du district de Bamako ont dégagé un positionnement. La déclaration a été faite le vendredi 29 juin 2018 lors d’un point de presse animé par le président du conseil national de la société civile, Boureïma Allaye Touré.
Selon M. Touré, après avoir débattu et analysé la situation sécuritaire, politique et sociale, la société civile se pose certaines questions qui méritent des réponses notamment : faut-t-il poursuivre le processus de préparation d’une élection alors qu’une bonne partie des populations ne jouissent pas de manière entière de leurs droits de circuler, de s’exprimer, d’exercer leur droit de vote en toute quiétude ? Comment les citoyens au regard du contexte sécuritaire vont pouvoir accéder à leur carte d’électeur ?
La société civile est préoccupée face à l’insécurité, les conflits intercommunautaires, l’absence des représentants de l’Etat dans plusieurs arrondissements, l’interdiction de circuler à moto dans certaines localités, l’état des préparations insuffisantes de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire, le déplacement des populations des zones de conflits vers d’autres zones du pays, entre autres.
Des recommandations
La société civile recommande notamment : renforcer les capacités des FAMa et les redéployer sur l’ensemble du territoire, redéployer et sécuriser les agents de l’administration sur toute l’étendue du territoire, opérationnaliser le MOC dans toutes les régions du nord, désarmer toutes les milices d’autodéfenses avant les élections, assurer l’égal accès aux médias d’Etat pour tous les candidats, sécuriser les matériels, les acteurs et les agents électoraux.
Par ailleurs, au regard de ces constats, le conseil national de la société civile du Mali s’engage à jouer un rôle d’observateur et d’alerte sur l’ensemble du processus électoral ; de mettre en place un comité de veille, d’alerte et de médiation sociale.
Le même Conseil s’engage à inviter les candidats à diffuser leurs programmes électoraux et à les partager avec les organisations de la société civile sur l’ensemble du territoire ; à inviter les médias à assumer leur responsabilité avec professionnalisme et respect de leur code d’éthique et de déontologie qui apaise le climat social, entre autres.
Sabeleh Dembélé