Révision constitutionnelle: la CMA désavoue et désarme IBK

Révision constitutionnelle: la CMA désavoue et désarme IBK

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Les responsables de la CMA lors d'une conférence de presse à Bamako

Les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ont animé samedi à Bamako une conférence de presse au cours de laquelle ils ont indiqué qu’ils ne se reconnaissent pas dans le projet de révision constitutionnelle censée prendre en compte les exigences dudit accord.

« Le projet de Constitution tel que nous le voyons aujourd’hui ne comporte pas les points essentiels inscrits dans l’accord, c’est pourquoi on est contre le fait qu’on dise que cette Constitution (celle de 1992, Ndlr) est en train d’être révisée pour prendre en charge l’accord pour la paix et la réconciliation ou à cause de l’accord alors que les dispositions de l’accord ne figurent pas », ont déclaré à la presse les responsables de la CMA.

« La CMA ne se voit pas dans ce projet, elle ne voit pas un projet qui est porteur de ce qu’il doit porter », ont-ils regretté.

Toutefois, soutiennent-ils, « nous avons la main tendue parce que nous osons croire que la discussion, le dialogue, la concertation vont continuer jusqu’à ce qu’on ait une satisfaction au bout du rouleau pour qu’on accepte ce projet ».

Initialement prévu pour le 9 juillet dernier, le référendum a été reporté à une date ultérieure par les autorités maliennes qui font face à une opposition catégorique des partis politiques et organisations de la société civile qui demandent le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle.

De l’avis de la CMA, « pour le référendum, le plus important n’est pas la date. Il faut éviter le fétichisme des dates. Aujourd’hui,  le plus important, c’est de convenir, d’avoir un projet consensuel ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette sortie de la CMA, à ce moment précis, n’est pas de nature à rendre les choses faciles au président IBK qui souligne à tout bout de champ que sa révision constitutionnelle vise à prendre en compte les exigences liées à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger, qui a été signé en 2015.

En d’autres termes, la CMA vient de désarmer tout simplement notre président. En outre, avec cette sortie, la CMA désavoue le président IBK, du moins sa révision constitutionnelle.

Par ailleurs, en analysant cette sortie de la CMA, on peut également se permettre de poser la question de savoir s’il n’y a pas un deal entre elle et le président IBK afin de lui donner une opportunité de retirer le projet de révision constitutionnelle.

Lanfia Sinaba   

 

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