Lettre pastorale : des actions nobles de l’église catholique afin d’avoir des élections libres, transparentes et apaisées
A la veille de chaque élection présidentielle, la Conférence Episcopale du Mali (CEM) adresse une lettre pastorale à la communauté catholique ainsi qu’aux personnes de bonne volonté. C’est dans ce contexte que le secrétaire général de la CEM, Alexandre Denou, a animé une conférence de presse le mercredi 9 mai 2018 au Centre Djoliba
Selon M. Denon, une lettre pastorale est un écrit d’une personne qui a charge d’âme : pasteur, diacre, prêtre ou évêque. Elle peut servir à donner les grands axes de l’action, dans une communauté donnée. « Dans notre cas, la lettre pastorale vise à camper le cadre moral et éthique des élections. Elle ne traite pas des aspects technique et pratique », a précisé l’Abbé Alexandre Denou.
D’après lui, écrire une lettre pastorale aux fidèles et aux personnes de bonne volonté, fait partie de la mission des évêques. Les évêques du Mali ont toujours parlé au peuple malien, dans leur rôle de sentinelles, pour le bien-être de la Nation. Ainsi, concernant les élections, il est d’usage, qu’à chaque suffrage général, la Conférence épiscopale adresse une parole à la communauté catholique et à tous les maliens de bonne volonté. Elle a écrit en 1997, en 2002, et en 2013. Dans ces lettres, elle avait mis l’accent sur l’importance du vote, la représentation utile, le comment faire la politique autrement, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale, a-t-il rappelé.
« Cette année, elle nous invite à laisser Dieu façonner en nous une mentalité nouvelle pour un Mali nouveau. Cet appel est pressant pour elle car les élections générales de 2018 coïncident avec la célébration du cent-trentième anniversaire de l’église au Mali », a affirmé M. Denou.
La perte du sens du bien commun, l’incivisme, sont entre autres défis à relever, a-t-il souligné.
Les évêques ont félicité le peuple malien pour des avancées notamment : la mise en place des autorités intérimaires, la collaboration entre les partis signataires de l’accord malgré les difficultés, l’organisation et la tenue d’élection régulière malgré quelques reports, a précisé M. Denou. Selon lui pour avoir de nouvelles avancées, le Mali doit passer avant les intérêts individuels et particuliers.
Les évêques invitent les maliens à un vote adulte, c’est-à-dire à voter selon sa conviction propre et de façon éclairée, a-t-il conseillé, tout en indiquant que c’est l’indifférence qui porte au pouvoir un dirigent indigne.
Selon lui, la lettre pastorale s’adresse à la communauté catholique ainsi qu’aux maliens de bonne volonté. C’est dans ce contexte qu’ils ont ciblé certains organes et personnes. Ainsi, ils ont parlé directement aux partis politiques, aux organes électoraux, aux parties prenantes de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, aux femmes, aux jeunes, aux leaders religieux, et à la société civile, a précisé l’Abbé Alexandre Denou, secrétaire général CEM.
Sabeleh Dembélé