« Nous demandons le désarmement des Donzos », dit Aïssata Barry, présidente de l’Association « Tabital Soudou Baba »
Dénoncer les violences faites par les donzos aux peuls, tel était l’objectif d’une assemblée générale organisée par les femmes de l’Association « Tabital Soudou Baba ». La rencontre a eu lieu ce samedi 17 mars 2018 au palais de la culture, sous la présidence de Aïssata Barry, présidente de l’association, en présence de la secrétaire générale, Fanta Dembélé, et de Cheick Harouna Sankaré, président du Mouvement pour l’union des maliens.
« Nous, Association Tabital Suudu Baaba et sympathisants, venons avec des larmes aux yeux et avec les cœurs profondément meurtris pour attirer l’attention de l’Association Tabital Pulaaku et l’Etat du Mali sur les souffrances auxquelles nous sommes condamnés depuis des années », a déclaré la secrétaire générale, Fanta Dembélé. Selon elle, les humiliations, les tortures, les déplacements forcés sont devenus le quotidien des femmes peules vivant dans les régions du centre du Mali. « Nos parents, nos maris et nos frères sont régulièrement victimes des bavures de l’armée régulière, des attaques perpétrées par des milices armées, des vols de bétails », a-t-elle indiqué. « Les terroristes nous rendent la vie impossible », a-t-elle dit. D’après elle, à cause des milices armées et les terroristes, leurs enfants ne peuvent plus aller à l’école et leurs maris ne peuvent plus pratiquer leurs activités quotidiennes. « En plus de cela, les forces armées maliennes et les milices Donzos ne cessent de nous faire couler les larmes. Nos parents, accusés de terroristes sans preuve, sont arrêtés à longueur de journée, torturés et tués », a-t-elle ajouté
Des personnes se réclamant de la confrérie donzo, lourdement armées sont actuellement mobilisées dans les régions de Ségou et de Mopti, a expliqué Fanta Dembélé. Ces Donzos sont des voleurs et des assassins, a-t-elle affirmé. Selon elle, ces barbaries dont est victime la communauté peule, et vu le silence des autorités, les peules se sentent abandonnés par l’Etat.
L’association Tabital « Soudou Baba » du Mali souhaite voir des actes concrets de la part de l’Association Tabital Pulaaku pour mettre terme à cette situation qui a trop duré. Si la situation ne s’améliore pas d’ici deux semaines, la communauté serait obligée de marcher pour exiger une réaction concrète de la part des autorités, a conclu la secretaire générale Fanta Dembélé.
Selon la présidente de l’Association « Tabital soudou baba », Aïssata Barry, les peuls ne sont pas des djihadistes, les donzos doivent être désarmés. « Nous sommes tous des maliens, les donzos ne veulent pas nous voir », a-t-elle indiqué. Les milices doivent être désarmées au profit des soldats. L’Etat doit prendre des dispositions pour mettre fin à ces milices, notamment les donzos.
Selon Harouna Sankaré, « ce n’est pas un conflit entre ethnies, les donzos sont constitués de beaucoup d’ethnies, désarmer les donzos et laisser les militaires faire leur travail. Nous demandons au gouvernement de désarmer les donzos ». L’Association mène un travail noble, les peuls et les dogons ont toujours vécu ensemble, a-t-il précisé. Les chasseurs n’ont pas le droit de jouer le rôle des militaires, a-t-il indiqué. « Nous sensibilisons tous que ce n’est pas un problème entre peuls et dogons. Nous prions pour la paix et le développement », a-t-il conclu.
Sabeleh Dembélé