l’Université de Birmingham, au Royaume-Uni, spécialiste de la politique kényane, évoque les conséquences de l’assassinat de Chris Msando, directeur du pôle technologique de la commission électorale kényane, à seulement huit jours du scrutin.
Jeune Afrique : Chris Msando était responsable de l’identification des votants et de la transmission électronique des résultats, un processus primordial pour les élections du 8 août. Quelles peuvent-être les conséquences de sa mort ?
Nic Cheeseman : Il y a d’abord une conséquence pratique. Nous sommes à seulement huit jours des élections et la commission électorale vient de perdre un de ses meilleurs experts. Et ce dans un contexte où la technologie qui sera utilisée le jour du vote se trouve au centre de l’attention. Il ne faut pas oublier qu’en 2013, les kits biométriques avaient dysfonctionné, ce qui avait discrédité le processus électoral. Hier, le premier test à grande échelle du système de transmission électronique des résultats devait avoir lieu. Il a dû être repoussé.
Quelles sont les conséquences politiques ?
Ce sont la légitimité et la crédibilité de la commission électorale qui sont en jeu. Chris Msando était très apprécié par la coalition de l’opposition, la NASA (National Super Alliance), qui voyait en lui un garant du respect du processus électoral. On ne peut tirer aucune conclusion sur les causes de sa mort à l’heure qu’il est, mais son assassinat va créer le sentiment qu’il a été éliminé pour être remplacé par une personnalité moins indépendante. Surtout qu’il avait été nommé il y a seulement deux mois, après que son prédécesseur, James Muhati, avait été remercié pour manque de collaboration avec les autres agents de la commission