JME 2025 : La pollution des cours d’eau au Mali en débat

JME 2025 : La pollution des cours d’eau au Mali en débat

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JME 2025 : La pollution des cours d’eau au Mali en débat

En prélude à la journée mondiale de l’eau, édition 2025, les acteurs du secteur eau, sous la houlette du département en charge de l’eau, ont animé une conférence de presse pour annoncer l’événement qui se tient le 22 mars. Cette édition met l’accent sur les effets de la fonte des glaciers, mais aussi et surtout la pollution des cours d’eau au Mali.

La journée mondiale de l’eau (JME) est célébrée chaque année le 22 mars. Cette célébration vise à sensibiliser le public sur les problématiques majeures liées à l’eau notamment l’accès à une eau potable ainsi que la nécessité d’agir pour remédier à la crise mondiale de l’eau. Pour l’édition 2025 de la JME, le thème retenu au niveau mondial est : « Sauvons nos glaciers ». Au niveau national, deux thèmes ont été retenus : « les effets de la fonte des glaciers sur le cycle de l’eau au Mali », « la problématique de la pollution des cours d’eau au Mali ».

Les effets de la fonte des glaciers sur le cycle de l’eau au Mali inquiète les acteurs certes. Mais, la problématique de la pollution des cours d’eau les inquiète encore plus. « Les fleuves sont devenus un grand dépotoir. La couleur de l’eau dans les cours d’eau a complètement changé. C’est très alarmant », alerte le directeur national de l’hydraulique Sékou Diarra. Les cours d’eau sont fortement menacés, poursuit-il en indiquant qu’on n’a pas besoin d’être acteur de l’eau pour connaître la pollution de l’eau qui est à un niveau inquiétant. A en croire le directeur Diarra, la pollution des cours d’eau a atteint un niveau au point que la Société malienne de gestion d’eau potable (Somagep) a toutes les difficultés à traiter l’eau du fleuve afin de la rendre potable.

Selon Dr. Karounga Kéita, directeur pays de l’ONG Wetland international, les sources de pollution des cours au Mali sont nombreuses. D’après ses explications, elles sont d’origine domestiques, industrielles, artisanales notamment via le dragage ainsi que le rejet des déchets plastiques. Ces pollutions, soutient Dr. Kéita, impactent la vie des hommes et celle des animaux et de l’écosystème. Toutefois, il estime que la solution réside dans le développement des infrastructures de traitement des déchets.

Boureima Tabalaba, directeur exécutif de la CN-CIEPA, partage le même avis que Dr. Kéita concernant la proposition de solution. Mais, M. Tabalaba va plus loin. En plus des infrastructures de traitement des déchets, il pense que l’Etat devrait entreprendre des réformes et finaliser celles qui sont en cours. Il a notamment cité l’adoption des nouvelles politiques et des nouveaux programmes de l’eau et de l’assainissement, la révision du code minier qui date de 2003, l’adoption des textes d’application de la nouvelle constitution qui reconnait l’eau comme droit fondamental.

Actuellement, il est reconnu de tous que l’orpaillage par dragage constitue la plus grande source de pollution des cours d’eau au Mali. Pourtant, la pratique est interdite par les textes en vigueur, précisément le code minier. Ainsi, le chargé de communication et de campagne de l’ONG WaterAid, Issaka Sangaré, a exhorté les journalistes à œuvrer pour l’application des textes, informer et sensibiliser la population sur les mauvaises pratiques, dénoncer les pollueurs.

Yacouba Traoré

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