Centrafrique : à Bangassou « cela va se transformer en ‘Km-5’ »

Centrafrique : à Bangassou « cela va se transformer en ‘Km-5’ »

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La ville de Bangassou, épicentre de violences meurtrières en mai dernier, est de nouveau en proie à des combats. La Minusca a essuyé des tirs, et ce mardi 25 juillet dans la matinée des jeunes s’arment en prévision d’affrontements avec les anti-balaka.

Bangassou continue d’être en proie à des violences. La situation est encore confuse : établir une communication est difficile, chacun tentant comme il le peut d’avoir accès à un groupe électrogène pour recharger son téléphone. Mais, selon plusieurs sources concordantes contactées par Jeune Afrique, la tension reste grande dans cette ville située dans le sud-est du pays. Des éléments de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), de Ali Darassa, camperaient à l’entrée de la ville, empêchés d’entrer par le contingent marocain de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca). Une source à la Minusca assure par ailleurs que des renforts sont actuellement en route pour Bangassou, sans préciser le moment prévu de leur arrivée.

Escalade de violences

La ville de Bangassou a déjà été le théâtre de violences meurtrières cette année. En mai dernier, plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées dans une attaque visant le quartier de Tokoyo, à forte majorité musulmane. Depuis le 21 juillet, les violences sont de nouveau quotidiennes. « Des anti-balaka ou des sympathisants n’arrêtent pas d’invectiver et d’agresser les Peuls et les musulmans. Ils essaient de les empêcher d’avoir accès à l’eau et la nourriture. En face, des jeunes s’organisent. Il est difficile de savoir s’ils sont proches de l’UPC ou si ce sont juste des groupes d’autodéfense », explique un ancien milicien de la Séléka, joint par téléphone.

La ville est en proie à une escalade de violences et les frictions entre les deux camps dégénèrent en affrontements. Vendredi 21 juillet, une jeune musulmane a été kidnappée par des anti-balaka. La réponse n’a pas tardé : en représailles, des jeunes musulmans s’en sont pris à des représentants d’associations humanitaires catholiques. Suite à ces attaques, plusieurs membres du clergé auraient déjà fui la ville, assure un membre de la communauté catholique à Bangui.

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