Pour l’accès de tous les Maliens aux services Wash : « il faut un investissement de plus de 200 milliards par an »
Les acteurs du secteur eau, hygiène et assainissement étaient en atelier d’échange sur le rapport pays SWA 2020 le lundi 14 juin à un hôtel de la place. Ce rapport fait ressortir la situation de l’eau et l’assainissement, les progrès réalisés et les grands défis du secteur dont celui du financement.
Selon les chiffres de la Direction nationale de l’Hydraulique, le taux actuel d’accès à l’eau potable au Mali est 68,9%. Pour l’assainissement, le taux national est de 32,6%. Cependant, le Mali est très ambitieux en la matière et a matérialisé cela par la ratification de l’initiative SWA en 2014 dont la mise en œuvre concoure à l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD6), auquel le Mali a adhéré, qui prévoit l’accès universel à l’eau, l’hygiène et l’assainissement d’ici 2030.
Toutefois, pour y arriver, notre pays devrait relever beaucoup de défis dont celui du financement du secteur. En effet, selon le rapport pays SWA (eau et assainissement pour tous) 2020, le Mali aura besoin annuellement d’un montant de 149 millions USD (soit 87,5 milliards FCFA) pour les services élémentaires et 314 millions USD (soit 184,3 milliards FCFA) pour les services gérés en toute sécurité, avec une nécessité d’engager des investissements plus élevés dans le court et moyen terme. Le rapport note également un déficit financier annuel de l’ordre de 211 millions USD (soit 124 milliards FCFA).
Pour relever le défi du financement, l’atelier a formulé 6 recommandations dont l’organisation très prochainement d’une rencontre d’échange sur la tarification de l’eau potable dans le périmètre concédé de la Somapep et de la Somagep. En plus, les participants à l’atelier ont précisé des étapes à suivre après le présent atelier. Il s’agit notamment de la préparation de la participation du Mali à la prochaine réunion des ministres du secteur dans le cadre du SWA qui est prévue en 2022 en Indonésie, la participation du Mali au forum mondial de l’eau à Dakar en 2022, l’organisation de la table ronde, après l’adoption des documents de politique et de programme pour financer les programmes nationaux.
Pour rappel, l’initiative SWA est un cadre partenarial de redevabilité mutuelle entre les gouvernements, les bailleurs de fonds, les organisations de la société civile et les partenaires au développement aux niveaux global, régional et national. Dans le cadre du SWA, le gouvernement du Mali a pris 5 engagements, la société civile en a pris 3, le secteur privé a pris 2 engagements, les PTF et les Instituts de recherche ont pris chacun un engagement. Pour le directeur national de l’hydraulique, Djoouro Bocoum, point focal SWA au Mali, une grande partie de ces engagements a déjà été réalisée. Il a exprimé toute sa satisfaction à la fin de cet atelier d’échange.
Yacouba Traoré
