Législatives du 29 mars : va-t-on vers une élection sans électeurs ?
Le premier tour des élections législatives se tient le dimanche 29 mars. Mais, dans une atmosphère marquée par la menace de la propagation de la pandémie du coronavirus. Qui risque d’influer sur le taux de participation.
Face à la pandémie du coronavirus, le Conseil Supérieur de la Défense Nationale a pris beaucoup de mesures préventives dont l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes. C’était lors de la session extraordinaire du conseil le 17 mars dernier. Par la suite, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a décrété le couvre feu de 21h à 05h du matin qui est rentré en vigueur le jeudi 26 mars. Mais, paradoxalement, il a annoncé, dans son adresse à la Nation du mercredi 25 mars, le maintien de l’échéance du 29 mars.
Ces différentes décisions du Chef de l’Etat qui apparaissent contradictoires aux yeux de bon nombre des observateurs ont suscité beaucoup de réactions dans la classe politique, sur les réseaux sociaux et alimentent les débats dans les grins. Et, tous les débats sont en défaveur d’une mobilisation pour les élections. En effet, lors d’un point de presse qu’il a animé le jeudi 26 mars, l’Imam Mahmoud Dicko s’est adressé au Président de la République en ces termes « tu ne peux pas interdire le regroupement de plus de 50 personnes puis décréter le couvre feu ensuite maintenir les élections. C’est très difficile de convaincre les gens ». Lors de cette même activité, le coordonnateur du mouvement politique, CMAS, Issa Kaou N’Djim, va plus loin en appelant la population à “bouder les urnes le dimanche 29 mars”. De plus, ces décisions sont très critiquées sur les réseaux sociaux que ce soit sur Twitter, sur Facebook ou sur les groupes WhatsApp. Aussi, de bouche à oreille, les uns dissuadent les autres de participer au scrutin.
Cependant, le Ministère de l’administration territoriale a publié un communiqué le vendredi 27 mars rappelant les électeurs au respect strict des gestes barrières. Mieux, il a indiqué, dans ce communiqué, la mise en place des kits de lavage des mains à l’entrée des centres et bureaux de vote. Mais, il n’a pas indiqué si chaque électeur aura un encre indélébile individuel. Car cela pourrait constituer une source de propagation du virus.
Ce qui est sûr, le pouvoir prend un grand risque face au Covid-19 en maintenant ces élections.
Leveilinfo.net