En Librairie : Cohabi-Tension À Farafinland Ou L’image De L’Afrique
Après « Révélations sur Amadou Hampaté Ba », le journaliste et écrivain Lanfia dit Mafa Sinaba est de retour avec un deuxième roman plein de sensations. Intitulé « Cohabi-tension à Farafinland », cet ouvrage est un ensemble d’événements qui allient romance, actions et aventures. Il a été édité par les éditions Manfara.
L’auteur est de cette génération de jeunes écrivains qui se donnent un certain nombre de libertés dans l’écriture sans pour autant bafouiller les règles en la matière. Le livre débute par les hostilités nées d’une réunion avortée de « gays et lesbiennes » dans un pays imaginaire d’Afrique. Outre les contestations, l’auteur y relate également les combats livrés par un personnage du récit face aux pressions de sa famille, issue d’une grande lignée, et celles d’un « imam » virulent homophobe, mais amateur de fraîche chair ou de chaleur féminine juvénile, qu’elle soit halal ou haram pourvu qu’elle soit de nature à ensoleiller ses nuits et les rendre torrides. Aussi le roman relate les combats d’un homme, victime d’un échec amoureux, qui finit par se suicider.
« Cohabi-tension à Farafinland » met également en exergue une succession d’événements qui se passent sous le regard indifférent du président farafinlandais, plus préoccupé par son maintien dans le fauteuil présidentiel que par le bien-être de sa population.
L’auteur y souligne des maux qui polluent l’Afrique tels que la : corruption, le chômage des jeunes, l’immigration clandestine, la pauvreté, la prostitution, les coups d’Etat…
« Si j’étais un lecteur de cet ouvrage, j’allais saluer l’humanisme de la plupart des personnages du récit. Des personnages qui se soucient des problèmes auxquels fait face l’humanité », affirme l’auteur.
Concernant l’immigration, l’auteur souligne que « ces jeunes, candidats à l’immigration clandestine vont à la quête d’un mieux-être ; ils vont pour échapper à l’humiliation. D’ailleurs, ils n’ont rien à perdre dans la mesure où aux yeux de certains, ils sont déjà morts, socialement parlant, parce qu’ils ne sont pas considérés au motif qu’ils ne peuvent pas transformer un franc en deux (..) ».
C’est un ouvrage d’actualité qui parle de l’éducation en Afrique d’une manière générale et en particulier de la scolarisation des jeunes filles. Il évoque également la gestion du pouvoir, le manque d’éducation civique des militants des partis politiques, l’esclavagisme, l’amour, l’aide au développement entre autres.
S’agissant de l’aide au développement, l’auteur en a une vision caricaturale. En effet, selon lui, « le pire, c’est qu’on continue malheureusement de parler de l’efficacité de l’aide au développement, de l’équilibre du budget par la subvention des partenaires au développement, quand on évoque le développement dans la plupart des pays africains. On ne peut vivre constamment et éternellement de la saleté des autres c’est-à-dire de leurs aumônes et prétendre vouloir vivre comme eux, s’épanouir comme eux. Ces aumônes viennent notamment du fruit de leur labeur et qui parle de labeur parle de sueur. Et qui parle de sueur, parle de saleté. A un moment donné, il faut savoir vivre sans l’aide des autres. Si celle-ci faisait notre affaire en Afrique, depuis plus de cinquante ans, la situation aurait pu changer positivement et elle aurait dû changer positivement. »
En conclusion, l’auteur souligne que « le livre « Cohabi-tension à Farafinland » parle de l’Afrique et du reste du monde ».
Lanfia Sinaba est un écrivain et journaliste malien. Il est le Directeur de publication du journal « L’Éveil Hebdo », du site Leveilinfo.net et correspondant de l’agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) au Mali depuis 2011. Le livre est disponible à la librairie Bah au Grand hôtel, à la Maison de la presse au prix de 5000 FCFA.
En librairie : Cohabi-tension à Farafinland ou l’image de l’Afrique
Hamsetou Touré