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A lire absolument : LE MALI EST AUSSI DIVERS QUE L’ETAL D’UNE VENDEUSE DE FRUITS

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A lire absolument : LE MALI EST AUSSI DIVERS QUE L’ETAL D’UNE VENDEUSE DE FRUITS

Aujourd’hui (samedi 30 juin 2018), en fin de matinée, en revenant du lancement du Hii-Festival de YES Inc., je me suis arrêté chez ma vendeuse de fruits pour des achats et aussi pour causer de tout et de rien avec cette brave femme dogon installée à la porte du Lycée Prosper Kamara d’Hamdallaye.

Nous étions perdus dans nos discussions quand arriva un jeune dogon, vendeur de pagnes (Fancy et Wax). Je me suis retourné vers lui pour l’intimider.

-Que fais-tu encore ici alors que l’hivernage a commencé ? Tu ferais mieux de rentrer parce que nous avons créé une brigade pour ramener tous les jeunes dogons des villes dans leurs villages. Vous êtes tous ici à ne rien faire, sinon vagabonder et draguer nos filles. Jadis, la bravoure du Dogon c’était dans la daba, le dur labeur pour se distinguer des autres. Le Dogon était si jaloux de sa dignité et de son honneur qu’il ne pouvait attenter à la vie d’autrui. Et depuis quand, avez-vous poussé cette bravoure à remplacer les dabas par des armes retournées contre vos maîtres ?

Le pauvre était si contrarié et décontenancé qu’il se mit à suer à grosses goûtes. La vendeuse qui savait que je suis un peul qui revendique sa «Dogon-nité» (par alliance), nous a d’abord observés sans rien dire avant de finalement voler au secours de son frère.

-Ne l’écoute pas hein, c’est un peul.

Ouf ! C’est comme si on l’avait déchargé d’une lourde charge. Et il me sauta presqu’au coup en me disant :

-Fulakènin (littéralement petit peul. C’est quand même osé de qualifier ainsi quelqu’un qui fait au moins le double de ton poids), c’est Dieu même qui m’as mis à ta merci aujourd’hui. Tu m’as vraiment eu

Et d’ajouter, presque les larmes aux yeux :

-Comment vous êtes attachés à ces valeurs ici alors que dans nos villages et hameaux nous sommes arrivés à sacrifier des liens si forts et si sacrés au point de nous entre-tuer ? Qu’est-ce qui peut réellement opposer un peul et un dogon que la plaisanterie et le dialogue ne saurait résoudre ? Un peul digne de ce nom et saint d’esprit ne peut jamais verser le sang d’un dogon. Et vice versa. Comment en est-on arrivé ?

Je lui répondis : la Politique !

Oui, ils en sont là à cause des politiques qui ont semé le doute dans les cœurs et la méfiance dans les habitudes pour mieux véhiculer la haine de l’autre comme idéologie.

Et comme le dit si pertinemment ma très chère Sonia Duchesse, «pour déstabiliser un pays, il suffit d’y installer le chaos en entretenant les conflits internes et en instaurant une couverture médiatique parasite, superflue et à contre-sens car la première victime est la vérité» !

Avec mon frère Hama, nous sommes restés à cause pendant plus demi-heure comme si nous nous connaissons depuis la naissance.

Voilà le Mali comme il a été jusqu’à ces dernières années ! Un pays riche de sa diversité diverse comme une vendeuse de fruits devant son étal ! Allons-nous croiser les bras pour les laisser détruire cette immense richesse enviée partout ?

détruire cette immense richesse enviée partout ?

Moussa Bolly

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