Pour cadrer les dérives des jeunes rappeurs au Mali : Master Soumy lance le Fest Hip-Hop
Pour que le Rap garde sa mission régalienne de conscientisation du peuple, le rappeur malien Master Soumy a initié le Fest Hip-Hop Rapou Dogokun. Le lancement de la 1ere édition de cette grande rencontre entre les rappeurs nationaux et internationaux a eu lieu le lundi 19 mars dernier à la maison de la presse du Mali.
Prévu du 7 au 13 mai 2018 à Dialakorodji, en banlieue de la capitale Bamako, le festival Hip-Hop Rapou Dogokun, selon son initiateur Master Soumy, est un cadre de rencontres, d’échanges et de formations entre anciens et jeunes rappeurs sur la musique rap, née de la contestation, mais aujourd’hui, utilisée par certains jeunes rappeurs pour dépraver les mœurs.
En conférence de presse consacrant le lancement officiel du festival, l’ancien membre influent de la plateforme »Antè A Bana », Master Soumy était accompagnés de son Manager Djoni Brasko et l’animateur vedette de l’émission Rap sur la TM2, Amadou Togo.
L’objectif d’un tel festival, selon Master Soumy, est d’outiller les jeunes rappeurs à travers un cadre d’échanges mais aussi de soigner ensemble avec l’appui des aînés les dérives qui enlèvent au Rap toute sa crédibilité.
Suivant les explications du conférencier, le festival s’articule autour de trois volets principaux : l’éducation (formation sur les techniques d’élaboration des fiches et la musique); échanges sur les thématiques comme la consommation de la drogue, la migration, la corruption, la gouvernance et le rôle de la jeunesse dans le processus électoral. Aussi, un concours de rap dont le thème est » 16 mesures pour convaincre ».
Estimant que le rap est une musique de dénonciation et non de dépravation des mœurs, Master Soumy a souligné que dénoncer les problèmes de société, notamment les violences faites aux femmes et l’incivisme sont des missions du rappeur.
Pour permettre un succès à cette 1ere édition, les conférenciers ont souligné que tous les rappeurs du Mali ont été avisés afin de préserver le métier de rap de toutes dérives.
Selon les conférenciers, il s’agit de réunir à travers ce festival tous les pionniers et les jeunes frères pour sensibiliser les gens afin d’arrêter des injures.
‘‘Nous voulons lutter contre la radicalisation des jeunes’’, indique Master Soumy qui veut que le rappeur reste dans le cadre et conforme au rap. Pour lui, le festival n’est pas là pour faire le jihadisme contre un rappeur mais il se veut un creuset pour organiser le secteur et les jeunes ont besoin d’être encadrés et organisés.
‘‘Nous n’avons rien à envier au monde. Les jeunes rappeurs maliens sont très talentueux. Le rap appartient à tous les acteurs du mouvement’’’, note Master Soumy ajoutant que le rap est une musique de conscientisation qu’il faut préserver.
A Dialakorodji, en plus des rappeurs nationaux, il est attendu plusieurs vedettes rappeurs internationaux. Les concerts sont gratuits.
O.M