Candidature de l’ADEMA à la présidentielle de 2018 : Une décision courageuse...

Candidature de l’ADEMA à la présidentielle de 2018 : Une décision courageuse mais… pour quel résultat ?

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Candidature de l’ADEMA à la présidentielle de 2018

Une décision courageuse mais… pour quel résultat ?

Après une longue suspicion autour de la candidature de l’ADEMA/PASJ dispersée entre plusieurs tendances, la rencontre du 22 février dernier a définitivement mis fin à ce débat. La principale conclusion retenue est de présenter un candidat sorti des rangs des abeilles.

Cette décision a suscité beaucoup d’interrogations au sein de l’opinion publique. Dans les commentaires ici et là, d’aucuns pensent que cette position de la ruche relève d’un courage politique à saluer. Elle découlerait d’une revendication des militants de ce parti qui seraient très nombreux.

Ce qui est sûr certains leaders comme Kalfa SANOGO, maire de la commune urbaine de Sikasso et Dramane DEMEBELE, ancien-ministre en charge du logement du président Ibrahim Boubacar KEITA, sont identifiés depuis un certain moment comme les fervents instigateurs de ce projet de candidature de leur parti.

Quoi qu’il en soit, cette résolution de l’ADEMA/PASJ risque de l’affaiblir fortement lors de ce scrutin présidentiel. Elle ira en rangs dispersés. D’un côté, certains leaders et militants soutiennent le Président Ibrahim Boubacar KEITA dont la candidature à l’élection présidentielle ne fait plus aucun doute. Nous le démontrions dans notre parution précédente qu’IBK est en ordre de bataille pour sa réélection. Cette frange des abeilles n’est nullement favorable à l’idée d’une candidature de l’ADEMA/PASJ contre celle d’IBK qui a bénéficié de leur soutien politique de 2013 à aujourd’hui.

Membre de la majorité présidentielle depuis l’arrivée du Président en exercice, l’ADEMA/PASJ doit se réclamer légitimement de son bilan, pensent les soutiens d’IBK à l’ADEMA/PASJ. Par ailleurs, ils déclarent que les actions salutaires initiées par le Président IBK ont le mérite d’être poursuivies dans le cadre d’un second mandat pour l’obtention duquel, l’ADEMA/PASJ ne doit ménager aucun effort.

De l’autre côté, se trouve un autre groupe qui se plaint et demande assidûment non seulement la candidature de l’ADEMA/PASJ mais aussi un changement de gouvernance. Ils sont restés sur leur faim après avoir soutenu IBK pendant plusieurs années. Ils reprochent au leadership d’IBK, le manque de vision, un pilotage à vue, la gestion au jour le jour de la République.

Si l’ADEMA a décidé de présenter ce fameux candidat à la présidentielle prochaine, force est de constater qu’il sera difficile de le trouver en dehors de certains prétendants comme Kalfa SANOGO et  Dramane DEMBELE. Alors que ces derniers sont méconnus du Peuple malien et risquent de décevoir en réalisant un score pas très honorable pour le parti.

Les voix qui se levaient pour demander la candidature du Pr Dioncounda Traoré se font de moins en moins entendre. L’ex Président par intérim ne partagerait pas l’option qui est en faveur de lui. Dès lors, l’éventualité de sa candidature est de plus en plus écartée.

Pouvons-nous parler d’une décision que l’ADEMA/PASJ a prise et qu’elle ne pourra pas assumer ? Nous estimons que oui. Ce schéma de l’ADEMA/PASJ peut être difficilement conçu lors de cette présidentielle comme un atout pour ce parti considéré comme une des premières forces politiques nationales. Comme en 2002 et 2013, le candidat qui représentera la ruche dans cette course n’aura sans doute pas le soutien nécessaire à cause de multiples tendances.

En effet, cette situation va amoindrir considérablement sa chance d’arriver au 2e tour. Au cas où, il se satisfera de la troisième place, le représentant de l’ADEMA/PASJ pourra se rallier avec beaucoup d’incertitudes  à un des deux candidats du 2e tour.

L’orgueil politique de l’ADEMA/PASJ exprimé à travers cette candidature interroge profondément l’avenir de ce parti dont les militants peinent de plus en plus s’entendre sur ce qu’il y a d’essentiel pour leur parti.

Depuis le départ du Président Alpha Oumar KONARE du pouvoir en 2002, l’ADEMA a cessé de convoiter de manière sérieuse et sincère le fauteuil présidentiel. Elle entreprend toujours de sorte à occuper les étages inférieurs du pouvoir. Encore cette fois ci, elle a choisi un chemin visiblement courageux mais qui est en réalité périlleux pour elle.

En tous les cas, l’ADEMA doit sauver les meubles en opérant dans les meilleurs délais un des deux choix ci-après : soit elle quitte la majorité présidentielle au profit de la décision qu’elle a prise, celle de présenter un candidat contre IBK ou soit elle s’arrange pour présenter un candidat qui sera favorable à consigner un soutien au profit d’IBK.

Ce dernier choix sera particulièrement difficile parce qu’il est très aléatoire qu’un de la frange qui soutient l’alignement derrière la candidature d’IBK, ose se présenter contre ce dernier. Sauf si un dialogue avec la majorité présidentielle aboutit à un accord de ce type.

A suivre !

MIdi-Info

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