MALI-SANTE : L’EPUViMAM organise une journée d’échange sur le diabète
En partenariat avec l’Association malienne de lutte contre le diabète (AMLD), l’association Ensemble pour une Vie Meilleure au Mali (EPUViMAM) a organisé une journée d’échange sur le diabète le samedi 30 novembre au mémorial Modibo Kéita.
Cette journée d’échange a mobilisé des médecins spécialistes du diabète, des associations de lutte contre le diabète, des personnes vivant avec le diabète et leurs familles ainsi que des associations de la société civile. Elle a été marquée par des interventions du corps médical, des témoignages poignants de personnes diabétiques, des moments d’échanges. Elle visait à explorer des solutions pour mieux comprendre et gérer le diabète, renforcer la sensibilisation, améliorer la prise en charge et surtout, soutenir les personnes qui en sont atteintes, ainsi que leurs familles.
Ainsi, dès 8 heures, une équipe médicale était présente pour le dépistage sans discrimination. Tout ceux qui se sont prêtés à l’exercice ont été dépistés. Cette activité a continué jusqu’à 11 heures.
Parallèlement, des spécialistes du diabète animaient des sessions sur cette maladies. Lesquelles sessions ont permis au public de mieux comprendre le diabète, son évolution et ses complications. Selon Dr. Diarra Aminata Traoré, endocrinologue, diabétologue, une personne est déclarée diabétique quand elle a une glycémie supérieure à 1,26g après 8 heures de jeun à deux reprises. Elle a ensuite expliqué qu’il existe deux types de diabète. Le type 1 étant caractérisé par une carence totale de l’insuline. Tandis que le diabète de type 2 se caractérise par une présence de l’insuline mais qui ne fonctionne pas normalement. La spécialiste a ajouté qu’il existe un autre diabète propre aux femmes enceintes. Toujours selon ses explications, le diabète, dans ses complications, peut endommager les yeux, les reins, le cœur et peut causer des plaies. Le diabète ne se guérit pas mais se soigne, insiste le diabétologue.
Au-delà des sessions, cette journée a également été marquée par des tirages au sort et le don de cadeaux aux gagnants. En effet, à travers des tirages au sort, 10 lecteurs de glycémie, 20 paniers du diabète (contenant 1 paquet de biscuit, une boite de sucre pour diabétique en liquide ou en morceau, 1 paquet de chewin-gum, 1 boite de bonbon avec du nano sucre), 20 tickets de consultation au Centre de lutte contre le diabète ont été distribués aux publics.
Des personnes diabétiques ont raconté comment ils ont découvert leurs maladies. A 37 ans, M. Diaby a découvert qu’il est diabétique alors qu’il est en service au Sénégal. Issu d’une famille diabétique, il ne se doutait jamais qu’il pourrait être porteur de cette maladie chronique. « Quand nous sommes partis au Sénégal, le goût de leur eau était salé. Alors, on se rabattait sur les boissons sucrées pour nous désaltérer. Un moment, j’ai constaté que je perdais énormément du poids. J’ai perdu 37 kg en un mois. C’est ainsi que j’ai décidé de consulter un médecin. Et on m’a informé par la suite que je suis diabétique. Chose que j’ai pris du temps à accepter. C’est compliqué de vivre avec le diabète. Parce que l’une des conséquences du diabète est la perte de la libido. Étant jeune, cela est difficile à comprendre par nos partenaires », a témoigné M. Diaby.
Fanta Bounty, quant à elle, témoignage avoir découvert son diabète en 2011 quand elle se préparait pour le hadj. « Je devais aller à la Mecque. Quand j’ai fait des analyses à la maison du Hadj pour les formulaires du hadj, mon diabète a été dépisté. Ce jour, le médecin m’a rassuré que cela ne m’empêchera de faire mon devoir religieux. En plus, je n’ai pas été effrayée en apprenant la nouvelle parce que je vivais avec mon frère qui est diabétique. Je voyais que le diabète ne lui empêchait pas de faire ses quotidiens », témoigne la bonne dame.
Selon les statistiques, plus de 800 000 maliens sont diabétiques. Un fléau exacerbé par la sédentarisation et le manque d’activité physique, selon Dr. Diarra, cardiologue et adjoint au directeur du centre de médecine de sport. Selon Aïssata Keoulé Biundy, présidente de l’EPUViMAM, ces rencontres sont bien plus qu’un simple évènement. Pour madame Boundy, elles sont un appel collectif à l’action, à l’éducation et à l’espoir.
« Cette initiative est très importante pour les malades et les parents des malades. Au delà de la prise en charge dans les hôpitaux, les malades ont besoin de beaucoup de conseils pour l’amélioration de leur conditions de vie », apprécie Dr. Ousmane Sy de l’OMS.
« Vivre avec le diabète ne serait pas une fatalité si les associations existent pour accompagner les diabétiques. Vivement cette journée. Si on peut la refaire l’année prochaine, ce serait mieux », renchérit Dr. Albert Samaké du Centre diabétique.
Yacouba Traoré