Tabital Pulaaku dénonce ‘‘le génocide perpétré par les chasseurs de Dan-na Amassagou’’
L’Association Tabital Pulaaku dénonce le génocide effectué par les chasseurs terroristes de Dan-na Amassagou sur la communauté peul dans la région de Mopti, le centre du Mali. La dénonciation a été faite lors d’une conférence de presse animée ce dimanche 6 mai 2018 à la maison de la presse par le président de l’Association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo.
Selon Abdoul Aziz Diallo, la situation continue à se dégrader entre les peuls et les chasseurs chaque jour un peu plus. « La gestion qui en est faite par les autorités nous parait légère et partiale », a-t-il indiqué. D’après lui, c’est ce qui explique l’enhardissement des chasseurs dans les cercles de Koro, Bankass, Douentza, Bandiagara, Djenné, Macina, Niono et Tenenkou.
La violence actuelle dans le cercle de Koro est destinée à chasser les peuls de leurs terroirs afin de reprendre leurs champs, regrette le président de l’Association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo.
« Les rescapés de Koro se sont réfugiés au Burkina Faso, ce sont des cultivateurs dogons qui se sont accaparés de leurs champs », a-t-il ajouté.
Selon lui, dans la commune de Dioungani, à Nawodiè et Tanfadala, quarante personnes ont été massacrées par les chasseurs terroristes de Dan-na Amassagou, une milice. Il a ajouté que du 10 janvier 2018 au 29 avril 2018, ce sont 32 personnes qui ont été abattues par les chasseurs de Dan-na Amassagou.
Application parcellaire des différentes mesures édictées par le gouvernement
Face à ces problèmes, l’Association Tabital Pulaaku s’insurge et proteste vigoureusement contre ‘‘le laxisme des autorités’’ ainsi que ‘‘l’application parcellaire des différentes mesures édictées par celles-ci. L’Association invite le gouvernement à prendre des dispositions immédiates pour briser l’embargo économique imposé à la communauté peul.
Elle exige le désarmement et la dissolution immédiate de la milice Dan-na Amassagou ainsi que l’engagement de poursuites pénales contre leurs membres. L’Association invite le gouvernement de la république du Mali à organiser le retour de tous les déplacés au plus tard à la fin du mois de mai 2018. Celles-ci sont entre autres dispositions qui méritent d’être prises, selon le président de l’Association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo.
Selon Idrissa Allaye Sankaré, député élu à Bankass et également membre du bureau Tabital Pulaaku, les déplacés doivent retournés le plus tôt possible. M. Sankaré a précisé qu’il n’y a pas de problème entre peuls et dogon, mais les peuls ont un problème avec les terroristes de Dan-na Amassagou.
Il y a une différence entre les dogons et les chasseurs terroristes, membres de Dan-na Amassagou dont le bureau est composé uniquement de dogon. Cependant, explique M. Sankaré, les miliciens qui sont des dogon et des mercenaires venus de la Côte d’Ivoire.
Pour abonder dans le même sens, le président de l’Association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo, a déclaré que ces mercenaires évalués à 600 hommes venus de la Côte d’Ivoire, qui ne parlent ni peul, ni dogon, sont payés à cinq millions de FCFA.
Les FAMA se taisent face aux crimes des chasseurs. « Il y a des localités dogon qui ont refusé la présence des chasseurs chez eux, et accueillent des peuls », a indiqué Idrissa Allaye Sankaré.
Pour Me Hassan Barry, avocat et membre du bureau de Tabital Pulaaku, les responsables du génocide sont connus. Les peuls sont devenus des gibiers de ces terroristes chasseurs, a-t-il regretté.
Expliquant ce génocide dans les zones de Koro et Bankass, Me Hassan Barry a indiqué qu’on tue, on affame les peuls. ‘‘Tu meurs ou tu quittes’’, c’est la situation selon M. Barry. Une situation à travers laquelle ‘‘les peuls n’ont pas accès au marché…’’, ‘‘on crée une condition à les faire disparaître’’.
Sabeleh Dembélé
