‘‘L’incompétence et l’incapacité avérées des différents et nombreux gouvernements qui se sont succédé depuis 2013 ne sont pas une fatalité. Les Maliens méritent mieux que cela. Les Maliens ont été dupés’’, a déclaré mardi lors d’une rencontre avec la presse le président l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de file de l’opposition, le député Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé, qui n’a pas été du tout tendre avec le président IBK à travers des critiques acerbes, a beaucoup insisté sur le respect du calendrier électoral et un audit du fichier électoral.
‘‘Nous en appelons également à une surveillance internationale du scrutin et à un contrôle indépendant des opérations de dépouillement des urnes et de compilation des résultats’’, a déclaré M. Cissé.
Pour lui, le régime sortant est dans l’obligation d’organiser des élections, libres et indépendantes, sous peine de prendre la responsabilité historique de laisser le pays plonger dans le chaos.
‘‘Après 5 ans d’échec, les Maliens doivent pouvoir choisir et se prononcer’’, estime M. Cissé. Parce que dit-il, ‘‘le mal qui ronge le Mali devient de plus en plus inquiétant. La déliquescence du pouvoir nous conduit dans l’impasse. Il nous faut nous ressaisir’’.
Pour sauver le Mali, ‘‘il faut organiser des élections libres et transparentes’ et ‘‘pour en finir avec la crise, le président sortant doit sortir’’.
Son souhait en ce qui concerne le départ du président IBK ne souffre d’aucune ambiguïté et il n’entend « pas se dérober à ses responsabilités ». Pour ce départ, il pense que cela est de ‘‘la responsabilité de tous ceux qui portent et incarnent une alternative crédible et démocratique’’.
‘‘Il faut mettre un terme à l’incurie des uns et au désespoir des autres. L’avenir de notre pays est en jeu. Nos voisins se désespèrent et sont inquiets’’.
Pour le chef de file l’opposition, tous les acteurs qui interviennent dans la résolution de la crise du Mali ‘‘sont unanimes à constater que l’application de l’accord dit d’Alger piétine dangereusement’’.
M. Cissé explique ce piétinement par ‘‘le manque d’impulsion et de volonté du pouvoir qui n’a jamais voulu engager un dialogue sérieux entre les différentes composantes de la nation malienne (..). Actuellement, il n’y a ni dialogue ni lutte efficace contre les groupes armés.’’.
‘‘Depuis pratiquement quatre ans, explique-t-il, notre peuple attend toujours que l’Etat affirme son autorité et qu’il prenne ses responsabilités régaliennes. C’est en cela que nous avons inscrit notre combat, pour un Mali uni paisible et prospère. Au service de tous les Maliens’’.
Selon lui, l’opposition républicaine ‘‘ne cessera jamais de dénoncer les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs de notre République’’.
M. Cissé a indiqué que l’opposition ‘‘critique et continuera à critiquer la gestion chaotique et catastrophique du pays’’.
Elle ‘‘épinglera toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable ni monnayable’’, a dit le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé.
Dans son intervention face à la presse, il n’a pas manqué d’évoquer la suspension du Maire URD de la commune VI.
‘‘Au moment où le peuple malien attend du Président de la République le bilan de ses actions, on assiste à un raidissement du pouvoir, une fuite en avant dans l’invective et à une chasse aux sorcières contre l’opposition. La suspension du Maire URD de la commune VI pour seulement avoir autorisé le rassemblement du Général Moussa Sinko Coulibaly en est la dernière caricature. Pendant ce temps, le Maire RPM de la commune II s’est arrogé le droit, à l’insu du conseil municipal, d’attribuer des parcelles à ses proches au vu et au su des autorités de tutelle sans être inquiété. Pendant ce temps, le Gouvernement est dans l’incapacité de faire régner l’ordre et la quiétude à Konsiga dans le cercle de Yelimané pour que le Maire URD puisse effectuer correctement sa mission.
Le peuple malien attend depuis le 4 septembre 2013 les promesses du Président de la république de punir les maires responsables des graves inondations de l’hivernage 2013. Ces attitudes irresponsables et inacceptables du régime, que l’URD condamne avec la dernière rigueur, menacent notre démocratie et notre pays’’, a-t-il conclu.
Lanfia Sinaba