PROTECTION SOCIALE AU MALI
Les rapports de recherche du CARES-Mali validés
Le Comité d’Analyse et de Recherche Syndicale du Mali (CARES/Mali) en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert vient de valider, les rapports d’études sur : l’Extension de la protection Sociale aux travailleurs de l’économie informelle au Mali ; les Accords-Cadres Mondiaux et la Responsabilité Sociale des Entreprises Multinationales au Mali –Etat des lieux. Selon ces rapports, 39,4% de la population enquêtée connaissent l’importance de la Protection sociale contre 60,6%.
L’atelier de validation de ces deux importants documents sur la protection sociale au Mali a eu lieu le samedi dernier à la Bourse de Travail en présence de Mme Ba Bintou Bah, coordinatrice du CARES-Mali ; des représentants de la Fondation Friedrich Ebert au Mali, de l’ICP-Mali, l’UNTM et de la CSTM. Les recherches sur l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle au Mali et sur l’état des lieux des Accords-Cadres Mondiaux (ACM) et la Responsabilité Sociétale des Entreprises Multinationales au Mali relative à la protection sociale ont été conduites par des consultants nationaux sous la coordination d’un Comité de pilotage de CARES Mali présidé par sa coordonnatrice avec l’appui de la Fondation Friedrich Ebert au Mali. L’objectif de ces recherches est de mettre à la disposition des syndicats maliens (UNTM et CSTM) un rapport de recherche sur les défis liés à l’extension de la protection sociale et la promotion de l’emploi décent dans l’économie informelle au
Mali et un rapport de recherche sur l’état des lieux des Accords-Cadres Mondiaux (ACM) et la Responsabilité Sociétale des Entreprises Multinationales au Mali relative à la protection sociale. Il s’agit également de: faire l’état des lieux des mécanismes de protection sociale dans le secteur informel au Mali ; situer les défis liés à l’extension de la protection sociale et la promotion de l’emploi décent dans l’économie informelle au Mali ; chercher les pistes de financement possibles pour soutenir le processus d’extension de la protection sociale dans l’économie informelle au Mali ; dégager les stratégies syndicales pour l’extension de la protection sociale aux acteurs l’économie informelle au Mali ; faire un répertoire des entreprises multinationales au Mali ; faire un état des lieux des Accords –Cadres signés par ces entreprises/ Multinationales ; faire l’état des lieux des atouts et des violations des droits humains et syndicaux dans ces entreprises multinationales et élaborer des recommandations au regard des constats faits et les notifier aux acteurs du mouvement syndical malien en général et aux centrales UNTM et CSTM en particulier.
Défis liés à l’extension de la protection sociale…
Concernant le rapport sur les défis liés à l’extension de la protection sociale et la promotion de l’emploi décent dans l’économie informelle au Mali, la recherche a touché 540 travailleurs de l’économie informelle, dont 50% de femmes jeunes sans emploi (y compris des travailleurs déplacés du Nord du Mali) dans les 6 communes du District de Bamako et la région de Sikasso. La population enquêtée est composée de jeunes âgés de 15 à 40 ans dont 65,8% de sexe masculin et 34,2% de sexe féminin.
Un peu plus de la moitié de cette population est célibataire (54,4%) et 43,9% des enquêtés sont mariée. Sur le plan du niveau d’instruction, 63,3% de la population enquêtée a franchi au moins le cap de l’enseignement fondamental contre 19,6% pour le niveau de l’enseignement secondaire. Tandis que moins de 1% est alphabétisée contre 6,9% considérée comme analphabète. L’enseignement coranique occupe 8,8% de cette population enquêtée. Comme indiqué un peu plus haut, 39,4% de la population enquêtée connaissent l’importance de la Protection sociale contre 60,6%.
La majorité de la population enquêtée est sans protection sociale (60%). Dans ce rapport, il ressort que le sous-emploi touche plus de femmes (65% environ) que les hommes (35%). En effet, selon l’enquête, une forte proportion des travailleurs de l’économie informelle pense user de leur relation personnelle pour se soigner quand ils tombent malades et se font leur propre économie pour les « jours à venir ». 70,9% n’ont d’autre stratégie que de se prendre en charge en termes de couverture sociale, tandis que 17,4% tirent leur stratégie dans l’exploitation des petites annonces sanitaires entre eux.
Ils ne connaissent pas le fonctionnement de l’AMO ni du RAMED. Ils ont peur qu’on leur parle de l’INPS car synonyme de paiement d’impôts. Concernant les difficultés des travailleurs de l’économie informelle, la recherche révèle que plusieurs difficultés émaillent le parcours des travailleurs de l’économie informelle dans leur processus de recherche d’un mécanisme de PS. Il s’agit notamment du manque de financement (76,7%), du manque d’opportunité (13,7%), de la discrimination, de l’inadéquation entre profil et avantages de la protection sociale (PS) et bien d’autres entraves.
Dans le même rapport, des propositions ont été faites dans plusieurs domaines pour étendre la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle. Il s’agit de la mise en œuvre de réformes institutionnelles; du renforcement des structures en charge de la PS au Mali; du développement des programmes de l’emploi et de l’employabilité des travailleurs de l’économie informelle; de l’amélioration du climat des affaires et Facilitation des mesures de création des entreprises formelles ayant accès à la protection sociale; des pistes de financement possibles pour soutenir le processus d’extension de la protection sociale dans l’économie informelle au Mali.
Midi-Info