Dans le cadre de l’exécution de son programme « protection des droits et amélioration du statut des jeunes filles aide-ménagères de Bamako et en milieu rural », le Gradem en consortium avec Soli-Am, Apafe, Apsef, Apjec, Aejt, Mmtc et Tdm a organisé un atelier de lancement et de validation d’un document de plaidoyer sur la protection des droits et amélioration du statut des jeunes filles aide-ménagères de Bamako et en milieu rural.
C’était ce jeudi 2 novembre 2017 au grand hôtel, sous la présidence de Mme Diallo Kama Sakiliba, représentant madame le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Le Programme est financé par Voice (subvention d’influence Mali).
La cérémonie a enregistré la présence de Bassan dite Badiallo Sow, présidente du parlement des enfants, Mme Togo Marie Togo, représentant le ministère de la formation professionnelle, Paul Claudel, représentant d’OXFAM, et de la porte-parole des aide-ménagères, Mamou Dembélé.
Avec l’adoption de la politique nationale pour la protection et la promotion des enfants du Mali et de son Plan d’action au conseil des ministres en juillet 2014, l’Etat du Mali affirme davantage sa volonté à soutenir la convention relative aux droits des enfants (CDE) et la charte africaine pour les Droits et bien-être des enfants (CADBE) et à mieux protéger les enfant du Mali, y compris les aides ménagères.
Selon la porte-parole des aide-ménagères, le travail des enfants existe dans de nombreuses professions, et beaucoup de jeunes filles partent en exode en vue d’acquérir leur trousseau de mariage ou aider leur famille très démunie, restée au village. Et une fois en ville, la réalité les frappe, sous la découverte de l’exploitation, de maltraitances et d’autres abus. Malgré les efforts consentis par le gouvernement malien, le phénomène de l’exode précoce des enfants persiste et cela risque de compromettre définitivement l’avenir de la jeunesse malienne.
Pour la présidente du parlement des enfants, ce projet est un grand projet qui permettra d’avoir un résultat souhaitable et une réponse aux conditions précaires de nombreuses jeunes filles et surtout en situation d’aide-ménagères dans les familles. D’après elle, pour une meilleure protection des aide- ménagères contre les divers dangers et différentes vulnérabilités actuelles, il est plus que nécessaire que les pouvoirs publics se prononcent sur le cas spécifiques de ces enfants. Enfin, elle a invité les autorités à prendre des mesures pour la ratification de la convention 189 de l’OIT, cette convention doit être ratifiée pour la prise en compte des spécificités d’aide-ménagère et sa prise en compte par le code du travail du Mali.
« Chacun de nous a un rôle fondamental à jouer en vue d’un changement de comportement à l’égard de ces filles innocentes », estime Mme Diallo Kama Sakiliba.
Selon les études menées par le mouvement malien des travailleurs chrétiens (MMTC) en 2014, 35,4% de ces jeunes filles ont moins de 15 ans et 86,6% ne dépassent pas 16 ans, a-t-elle ajouté.
« Nous prenons l’engagement de nous impliquer aux côtés des autres départements et acteurs concernés par la question en vue de la ratification de la convention 189 de l’OIT », a-t-elle également promis.
Pour Mme Togo Marie Togo, cette action de plaidoyer est l’un des facteurs essentiels pour les décideurs nationaux permettant de favoriser l’intégration de besoins spécifiques des aide-ménagères dans tous les dispositifs législatifs, règlementaires et programmatiques.
Quant au représentant d’OXFAM, il a indiqué que cette activité servira le lancement d’une part du projet « protection des droits et amélioration du statut des jeunes filles aide-ménagères » et d’autre part l’atelier de validation du document de plaidoyer.
Sabeleh Dembélé